630. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE.

Berlin, 14 décembre 1741.

Mon cher Maréchal. C'est avec une satisfaction extrême que j'ai vu ce que vous me mandez dans votre lettre du 9 de ce mois. J'ai

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toujours cru qu'il n'y avait que votre présence qui fût capable de redresser toutes les fautes qu'on a commises avant votre arrivée, et je ne doute nullement d'un bon succès, pourvu que les vœux que je fais pour le rétablissement de votre santé sont exaucés. Comme j'espère que l'élection d'un empereur ne tardera guère, j'attends votre arrivée chez moi avec impatience, pour concerter alors tout ce qu'il y aura à faire.

Quant aux ordres que vous demandez pour le feld-maréchal Schwerin, je vous en ai déjà prévenu, Monsieur, et mes ordres sont tels qu'il doit entrer en Moravie avec ses troupes et pousser jusqu'à Olmütz, si les circonstances le veulent permettre. Ainsi, j'espère qu'avant que vous aurez reçu la présente, tout ce que vous demandez sera déjà exécuté. Au reste, Monsieur, soyez persuadé de la haute estime et de la considération infinie avec laquelle je suis, mon cher Maréchal, votre très affectionné et inviolable ami

Federic

Schwerin a ordre d'entrer en Moravie, sans se commettre avec nombre supérieur d'ennemis, et je le juge à présent maître des bords de la Moravie.

Je vous avoue que, l'année prochaine, je m'accommoderai bien mieux des troupes françaises que des saxonnes.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.