<127> Londres, dont je vous ai déjà communiqué le contenu, l'affaire a paru douteuse. J'ai observé d'ailleurs qu'il paraît que la cour de Vienne voudrait faire la médiatrice entre celles de Londres et de Russie par rapport aux subsides exorbitants que celle-ci a prétendus, afin de faire convenir les deux partis, sans que la cour de Vienne y soit pour son argent.

Au surplus, quand M. de Contest n'a point eu d'indices de tout ce que vous lui avez communiqué touchant cette négociation, je n'en suis pas étonné, mais je puis lui répondre de l'authenticité des pièces que vous lui avez montrées.1

Quant à l'expédient que j'ai proposé,2 de remettre l'argent et l'affaire des déprédations entre les mains de la France, je suis bien aise que vous l'ayez trouvé bon et faisable; je suis encore d'avis que vous pressentiez les ministres de France là-dessus, mais, par la raison que vous m'indiquez, je fais joindre à la suite de celle-ci un post-scriptum chiffré du chiffre immédiat ordinaire, ostensible, comme vous le désirez, pour vous mettre à même d'offrir franchement le dépôt en argent à la France, pour en agir, selon qu'elle le trouvera juste et honorable à ma dignité. C'est à votre discernement que j'abandonne de faire tel usage que vous trouverez convenable, de ce post-scriptum et de son contenu.

Federic.

P. S.

Le ministère anglais s'étant avisé de retirer l'offre qu'il avait proposée de son propre gré à la France pour accommoder le différend où je suis avec l'Angleterre relativement aux prises maritimes,3 j'ai songé à un autre expédient convenable, en tout cas, pour parvenir à la fin désirée et pour prévenir les suites qui sauraient arriver, supposé le cas que le ministère anglais voudrait procéder à des violences, malgré que tout le bon droit soit de mon côté : c'est de faire remettre toute la somme en argent que j'ai à payer encore aux créanciers anglais par rapport aux dettes hypothéquées sur la Silésie, de même que l'affaire des captures, entre les mains de la France, pour en user, selon qu'elle le trouvera convenable à ma dignité et au bon droit de mes sujets lésés par les captures qu'on a faites injustement sur leurs effets. Ma volonté est donc que vous deviez en faire la proposition à M. de Saint-Contest, en lui faisant remarquer toute l'étendue de la confiance que je mets à l'amitié de la France, la droiture de mes intentions pour la conservation de la paix et mon désintéressement parfait à l'égard du susdit différend. Vous me ferez un rapport circonstancié de ce que M. de Saint-Contest vous aura déclaré en conséquence.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S 75.

2 Vergl. S. 108.

3 Vergl. S. 71. 72. 103.