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que ridicules en soi-même, dans le même temps qu'ils me font toutes les protestations possibles d'amitié.

Mon intention est donc que vous ne devez point hésiter de donner hautement le démenti à tout ce qu'on a débité de faussetés sur mes desseins sur la Pologne, de même que sur un concert prétendu avec le Grand-Général de la Couronne touchant l'affaire de l'ordinatie,1 dans laquelle je n'ai pas pensé un moment de me mêler, comme aussi sur ce qu'on a faussement débité sur les grands armements que je préparais en Prusse.

Pour ne point aussi laisser en doute le comte de Broglie sur les soupçons qu'on tâche de lui inspirer à ces sujets, ma volonté est que vous devez l'en désabuser, en vous expliquant confidemment avec lui sur ce qui regarde les prétendus armements en Prusse et les transports que j'y faisais faire d'artillerie et des munitions qui, loin d'être considérables ou en vue d'aucune offensive, ne consistaient qu'à y rafraîchir mes arsenaux à l'occasion de ce que la Russie avait fait marcher nombre des troupes dans la Livonie et dans la Courlande, afin de ne pas être pris dépourvu en tout pour la défensive, dans le cas qu'on eût quelque mauvais dessein sur cette province.

Au surplus, je vous avertis que le sieur Splitgerber vous fera payer au premier jour la somme de 500 écus, sous prétexte qu'on lui en avait remis de la part de vos parents, mais que vous recevrez pour soutenir les dépenses secrètes que vous êtes obligé de faire pour mon service. Je vous remercie de l'opéra Artemisia du sieur Hasse que vous m'avez envoyé, et vous ferai rembourser les frais que vous avez avancés pour le faire copier.

Federic.

Nach dem Concept.


6254. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 16 mars 1754.

J'ai reçu votre rapport du 12 de ce mois. De la manière que le vice-chancelier de Pologne2 vous a parlé de ce qui regarde l'affaire prétendue touchant les trois villages situés dans le duché de Sévérie où mes troupes devaient marcher pour les occuper, il faut bien qu'il en soit très mal informé et qu'on lui en ait imposé par des avis absolument faux et controuvés. Cependant, pour ne pas vous laisser ignorer les circonstances qui auront pu occasionner ce malentendu, je veux bien vous communiquer par la note ci-jointe ce qui s'est passé en der



1 Der kinderlose Besitzer der Ordination (Majorat) von Ostrog, der lithauische Hofmarschall Fürst Janusius Sanguszko, hatte Anfang Januar gegen die Fideicommissstatuten die Theilung der Güter der Ordination verfügt, wogegen der Krongrossfeldherr Graf Branicki in seinem und anderer Magnaten Namen als gegen eine Verletzung der polnischen Constitution protestirt hatte.

2 Wodzicki.