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6317. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 4 mai 1754.

J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 27 et du 30 du mois passé. Je suis bien aise d'être éclairci à présent sur ce qui en a été de la négociation supposée entre moi et l'évêque de Leitmeritz dont la cour de Dresde a voulu donner tant de réveil à celle de Vienne.1 J'avoue que je ne saurais voir sans indignation le mauvais procédé du comte de Brühl, qui ne rougit point d'inventer jusqu'aux mensonges les plus grossiers et où il n'y a pas même la moindre apparence, pour me noircir partout où il le peut; mais, ce que je trouve de plus ridicule, c'est qu'il veut faire accroire à la cour de Vienne que le chanoine baron de Horst ait été mêlé de la prétendue négociation, après que ladite cour ait en mains les instructions que ce chanoire avait eues autrefois, où il n'y a certainement pas un mot sur tout ce qui regarde ledit épêque, auquel on n'a pas songé ni alors ni après. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.


6318. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 4 mai 1754.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 24 du mois dernier. Il ne m'importe guère que la négociation du baron de Beckers traîne en longueur;2 vous connaissez le parti auquel je me suis décidé d'abord relativement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, aussi je m'y tiendrai invariablement. Cependant, je ne compterais point pour un malheur, si la fin de la négociation avec les cours de Manheim et de Bonn restait encore éloignée, quand ce ne serait que pour en occuper en quelque façon les ministres autrichiens, de sorte qu'ils n'aient pas tout-à-fait le loisir à penser à de nouvelles choses peut-être plus embarrassantes que celle-là.

Pour ce qui regarde la nouvelle des 6,000 Bavarois demandés à l'Électeur,3 je doute encore qu'elle ne soit prématurée, je voudrais cependant que vous continuiez à la bien éclaircir, afin de pouvoir m'en faire au plus tôt un rapport juste et exact. Vous continuerez d'ailleurs de veiller de bien près sur tout ce qui se fait d'arrangements militaires soit en Hongrie soit en Bohême, ce qui doit faire actuellement le premier point de votre attention, pour m'en instruire fidèlement. Je sais de source qu'il s'en faut bien que les régiments de cavalerie en Hongrie soient complets en chevaux; malgré tous les efforts que la cour a faits



1 Vergl. S. 295.

2 Vergl. S. 304.

3 Vergl. S. 315.