<316> par de fortes remontes, il en manque par régiment jusqu'à 200, l'un portant l'autre, et il y règne d'ailleurs un mécontentement général parmi les gens qui y servent. L'on me confirme encore que ce qui serait assemblé de campements en Bohême et en Moravie, ne serait que des campements pour exercer les troupes; j'en présume le même, je voudrais cependant que vous ne vous fassiez point imposer par des apparences ni par des bruits vagues et sans fondement, mais que vous employiez toute votre adresse, vos soins et votre savoir-faire pour pénétrer à fond de tout ceci, afin de ne point me laisser manquer vos avis, supposé qu'il y ait du sérieux.

Federic.

Nach dem Concept.


6319. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Maltzahn berichtet, Stockholm 23. April: „Pendant un moment de conversation que j'ai eu hier au soir avec la Reine, Sa Majesté m'a marqué combien elle était fatiguée des continuelles tracasseries qu'il y avait ici, et combien il lui était difficile à prendre toujours le bon parti, en voyant ordinairement des deux côtés un précipice. Qu'elle était bien aise d'avoir été délivrée du comte de Tessin de la manière que cela s'était fait, qui mettait entièrement ce sénateur dans le tort1 … La Reine me demanda ensuite comment j'étais avec le marquis d'Havrincourt, et s'il ne me disait rien des mesures que le parti opposé à la cour comptait de prendre. J'ai répondu à Sa Majesté dans le sens que je l'ai déjà fait, lorsque le comte Düben, qui était venu me parler de la part de la Reine, me fit une pareille question — comme j'ai eu l'honneur de le marquer dans ma dépêche immédiate du 5 avril2 — que le marquis d'Havrincourt ne s'ouvrait point envers moi, autant que je le souhaitais sur ces matières, et qu'il m'avait dit une fois pour toutes qu'il ne se mêlait d'aucune affaire particulière, qui n'intéressait pas le sys-

Potsdam, 4 mai 1754-

J'approuve fort les mesures que vous avez gardées relativement au marquis d'Havrincourt dans l'entretien que vous avez eu avec la Reine, en conséquence de votre rapport du 23 dernier. J'ai d'ailleurs véritablement compati avec ma sœur sur ce qu'elle vous a dit des continuelles tracasseries qu'il y avait et de la difficulté de prendre toujours le bon parti. Ne manquez pas de vous servir de ces propos pour insinuer convenablement à ma sœur, à la première occasion que vous aurez de le faire, que je la priais d'être un peu en garde de ce qu'elle avait de gens autour d'elle, afin qu'il n'y ait des gens attachés au parti russien,3 qui, en dissimulant et en marquant leur jeu, ne cherchaient que de brouiller de plus en plus la cour avec



1 Vergl. S. 258.

2 In dem Berichte vom 5. April bemerkt Maltzahn: „Je ne vois pas qu'il soit convenable aux intérêts de Votre Majesté que je m'ouvre sur ce sujet envers la Reine autant qu'elle le désirera, puisqu'il pourrait échapper a Sa Majesté quelque chose de ce qu'elle aurait appris de moi, vis-à-vis des gens qui ont sa confiance, et qui, étant ennemis de l'Ambassadeur et du parti français, ne manqueraient pas d'en faire un usage pernicieux et qui me brouillerait sans retour avec le marquis d'Havrincourt.“

3 Vergl. S. 281.