<42> qu'il y a de bonnes choses que vous saurez employer fort utilement pour mieux confondre les chicanes que le roi d'Angleterre nous a suscitées par rapport à l'Ostfrise. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Mémoire.

Le traité d'Osnabriick porte qu'à la première Diète on réformerait les abus qui s'étaient glissés dans les Diètes précédentes; qu'on dressera une capitulation perpétuelle; qu'on statuera sur la contestation qui s'était élevée au sujet de l'élection d'un roi des Romains, et, enfin, qu'on réduira à des bornes légitimes les fonctions des directeurs [des différents collèges] de l'Empire.

Pour peu qu'on voudra s'arrêter à réfléchir sur ces objects, on en sentira l'importance. Les États se plaignent qu'on ne les assemblait pas assez souvent; on y a remédié; la Diète d'à présent subsiste depuis près d'un siècle; mais on n'a point corrigé les anciens abus, et il s'en est introduit de nouveaux. Ces abus sont tels que la Diète peut être regardée comme un des bras dont la cour impériale se sert pour enchaîner la liberté des États et pour les opprimer les uns après les autres.

L'union entre les Électeurs et les Princes ferait respecter l'Empire au dehors et assurerait leur liberté. Mais cette union ne pourra jamais avoir lieu, tant qu'on n'aura pas réglé les différends qui les partagent concernant la capitulation et l'élection d'un roi des Romains.1 On a souvent travaillé à un accommodement sur cette matière, et il est à croire qu'on en serait venu à bout, si les Électeurs avaient consulté leurs véritables intérêts. La cour impériale a trouvé moyen de les éblouir par de vaines prérogatives; sûre d'avoir la pluralité dans le Collège Électoral, elle a de tout temps cherché à en étendre le pouvoir, afin d'augmenter le sien. C'est par cet artifice que les Ferdinand étaient presque parvenus à subjuguer toute l'Allemagne et à y établir un gouvernement absolu. On ouvrit alors les yeux sur les suites des distinctions dangereuses par lesquelles on s'était laissé séduire. On rechercha l'amitié des Princes et on parvint à réprimer les entreprises de la cour impériale et à assurer la liberté des États etc. Le danger passé, on est retombé dans le même piège et on a éprouvé les mêmes suites pendant le règne des empereurs Léopold, Joseph et Charles VI. Tout ce que nous envisageons comme une prérogative, nous séduit facilement. Les Électeurs n'ont été frappés que des avantages qu'ils remportaient sur les autres États, et ils n'ont pas considéré qu'ils se rendaient par là plus dépendants de la cour de Vienne et que, par des distinctions qui n'ajoutaient rien à leur puissance, ils se privaient des forces qu'ils auraient pu tirer de leur union avec les Princes.

Si ces objets méritent l'attention de tous ceux qui s'intéressent au bien du Corps Germanique, il en est de même de celui qui regarde les




1 Vergl. Bd. VIII, 105. 106. 123. 223. 224.