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les dettes contractées pendant la guerre et qu'on a apparemment appliqués à d'autres usages.“

revenus du roi de France continue au point qu'on se voit obligé à recourir à des moyens aussi extraordinaires que celui que vous marquez, pour subvenir au nécessaire; aussi crains-je que le regret n'y succède, quoique peut-être trop tard alors.

Voici ce que je viens d'apprendre de très bon lieu et de source même1 par rapport au traité fait à Vienne avec le Modénois. L'on me dit que le ministre de Modène à Paris avait pris beaucoup sur lui d'avancer à son arrivée à Compiègne ce que vous m'avez marqué par votre rapport du 2 dernier; qu'il était vrai qu'il n'était pas expressément stipulé dans le traité que le duc de Modène recevrait garnison autrichienne, mais qu'il ne fallait douter, par la nature de l'engagement, que, quand le cas arrivera, il ne la reçoive, car il ne dépendra plus de lui-même. Indépendamment de cela, il était sûr et constaté qu'en conséquence du traité l'archiduc Pierre serait gouverneur de la Lombardie autrichienne, comprenant les États de Milan et de Mantoue, et le duc de Modène administrateur, ou à son défaut son fils, le Prince héréditaire, jusqu'à l'âge compétent de cet Archiduc. Que toutes les troupes dans cette Lombardie seront sous les ordres du duc de Modène, et sous lui le général de la cavalerie comte Linden, le marquis de Pallavicini devant quitter le Milanois. Que le Duc administrateur se servira pour le militaire du comte Linden, exclusivement les affaires du commissariat de guerre que le dernier aura privativement sous ses ordres, et pour ce qui regarde le civil et la justice du comte de Cristiani; qu'au surplus l'on donnerait au Duc 90,000 florins d'appointements. L'on tire la conclusion de là que le Duc serait ainsi assez lié et qu'il se trouvera en situation de n'être plus le maître chez lui, quand on voudra s'en servir dans l'occasion.

Pour ce qui regarde la manière dont les cours de Madrid et de Turin pensent sur ce traité, le ministre modénois avait toujours, bien que faiblement, dit qu'elles n'y trouveraient rien à redire, mais que le ministre d'Espagne à Vienne s'était confié à un homme d'esprit de ses amis qu'il ignorait comment sa cour y pensait, mais, quelque important que fût cet engagement pris avec le duc de Modène, dès que la France et l'Espagne tiendraient ferme ensemble, cela n'aurait nulles suites : façon de s'expliquer du ministre espagnol qui ci-devant n'a pas été trop porté pour la France, qui paraît indiquer que l'Espagne ne serait pas mal aise de renouer à cette occasion avec la France, et qu'on est piqué de l'alliance entre Vienne et Modène. Ce qui confirme d'ailleurs ces conjectures, c'est que le ministre d'Espagne a continué de dire à



1 Klinggräffen berichtet, Wien 20. August: „Quant aux engagements pris entre la cour d'ici et celle de Modène, tout ce que j'en ai marqué est de source même.“ Es folgen die dem Lord Marschall von Schottland mitgetheilten Angaben.