5986. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 7 août 1753.

Vous deux rapports du 24 et du 27 de juillet dernier me sont entrés, tous deux à la fois, et je ne saurais qu'être satisfait de l'exactitude avec laquelle vous me marquez tout ce qui vient à votre connaissance des affaires qui ont du rapport à mes intérêts, et vous ferez bien de continuer de même à l'avenir.

Pour ce qui regarde mes différends avec l'Angleterre sur les prises maritimes en question, je veux bien que vous sachiez pour votre direction que la cour de Versailles a fait proposer par le duc de Mirepoix à la cour où vous êtes, certains tempéraments moyennant lesquels nos différends pourraient être aplanis amiablement, et que, quoique ces propositions m'aient paru des plus raisonnables, il reste toutefois à savoir encore si les ministres anglais s'expliqueront équitablement à ce sujet.

Au surplus, je ne saurais assez vous recommander d'être des plus attentifs et d'employer tout votre savoir-faire pour apprendre quelle sera la résolution que prendra le ministère britannique sur les propositions de la Russie concernant les subsides extrêmement forts que demande cette dernière,37-1 étant assez inutile, selon moi, de se flatter de pouvoir sans argent mettre en mouvement les Russes, qui sans cela ne feront aucun pas de plus.

Federic.

Nach dem Concept.



37-1 Vergl. S. 22.