5987. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 7 août 1753.

J'ai bien reçu votre rapport du 28 de juillet dernier et j'ai toutes les peines du monde de m'imaginer que ce soit le tout de bon des Danois de vouloir exécuter quelque dessein sur la Scanie37-2 et de rompre en conséquence avec la Suède, d'autant plus que la cour de Copenhague manque d'argent, article essentiel sans lequel on ne saurait hasarder de pareille entreprise.

D'ailleurs est-il à considérer que la cour de Danemark ne saurait manquer de s'attirer par là la jalousie tant des Puissances maritimes que de la Russie, étant diamétralement contre leurs intérêts fondamentaux<38> que la couronne de Danemark soit maîtresse des deux rives du Sund et qu'elle ait par là, elle seule, entre ses mains la clef de la Mer Baltique. Vous ferez donc bien d'approfondir soigneusement les avis qui vous reviendront sur les affaires, me semblant presque que vous voyez, pour ainsi dire, un tant soit peu trop noir sur les vues de la cour de Danemark et sur les desseins et entreprises que peut former le baron Bernstorff. Cela n'empêche pas cependant que je ne me remette là-dessus sur votre discernement.

Federic.

Nach dem Concept.



37-2 Vergl. S. 12.