6198. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 4 février 1754.

Il est surprenant que les ministres de la cour de Vienne ne cessent de m'imputer effrontément des choses aussi fausses et absolument controuvées que celles que vous marquez dans votre dépêche du 22 dernier<232> par rapport aux obstacles que je devais mettre à l'accommodement de l'Électeur palatin avec la cour susdite, et, ce que je trouve plus étrange encore, c'est que ces gens puissent trouver crédit encore sur de pareilles calomnies, après que l'évènement a fait voir que tout ce qu'ils m'avaient endossé de pareilles imputations, s'est trouvé au bout du compte absolument faux; réflexion que vous ne laisserez pas de faire valoir modestement dans des occasions convenables.

Au surplus, quoique je sois bien aise que les ministres anglais ne se soient point réchauffés à cette occasion, cependant je veux bien vous faire observer si ce n'est pas une espèce de trêve de leur part pour voir préalablement comment l'affaire des élections pour le nouveau Parlement succèdera à leur gré, et, supposé qu'elles leur succèdent favorablement, si alors, en reconnaissance de ce que le roi d'Angleterre ne sortira point du royaume dans le cours de cette année-ci à leurs instances, ils ne voudraient entrer dans ses vues et parler alors du haut ton; problème sur lequel je demande que vous vous expliquiez envers moi.

Federic.

Nach dem Concept.