6199. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

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Lord Marschall von Schottland berichtet, Paris 25. Januar, dass er im Sinne des Immediaterlasses vom 5. Januar (S. 205) mit dem Marquis Saint-Contest in Betreff der preussisch-englischen Differenzen gesprochen habe. „Ce ministre me répliqua que le duc de Mirepoix avait des ordres exprès de ne point laisser échapper les occasions qui pourraient servir à la pacification de ces différends, mais d'en profiter avec empressement; qu'il lui semblait, au reste, que, supposé que le voyage du roi d'Angleterre eût lieu, ce serait là le vrai temps pour travailler avec succès à cette négociation; car, ajouta-t-il avec un sourire malin, ce Prince sera peut-être plus traitable dans le voisinage du roi de Prusse qu'il ne l'est dans son île.“

Potsdam, 5 février 1754.

J'ai bien reçu votre dépêche du 25 du mois dernier. Je suis bien aise de la réponse que M. de Saint-Contest vous a donnée tant au sujet des instructions données à M. de Mirepoix touchant mes différends avec l'Angleterre que par rapport au payement du quartier des subsides dû au duc de Brunswick,232-1 qui continue de m'en faire les plus vives instances.

Comme mes lettres d'Angleterre me marquent que, bien qu'on n'ait encore reçu quelques avis intéressants touchant les arrangements subsidiaires à prendre avec la Russie, néanmoins le ministre autrichien ne cessait point de prêcher aux ministres anglais la nécessité de cette mesure, en se servant de mille mensonges pour les y fortifier — j'ai bien voulu vous en avertir et vous dire que je commence d'envisager la tranquillité des ministres anglais comme une trêve ou bonace pour mieux finir leurs affaires parlemen-

 

taires, mais que, quand ils auront achevé à leur gré les élections, ils parleront alors du haut ton et se prêteront aux vues de leur Prince, ne fût-ce qu'en reconnaissance de ce qu'il a eu bien [voulu] avoir la complaisance, à leurs instances, de ne point passer dans ses États d'Allemagne; réflexion que vous ne devez point oublier de glisser à M. de Saint-Contest, à la première occasion que vous y trouverez convenable, en ajoutant qu'en conséquence de mes lettres le ministère anglais recommençait d'envisager très sérieusement l'affaire des travaux de Dunkerque et les altercations des Indes orientales entre la France et l'Angleterre, et que ces objets, étant plus nationaux que mes différends, pourraient peut-être obliger ces gens-là d'entrer dans les idées des deux cours impériales. Qu'on ferait des déclarations bien sérieuses aux ministres de France, et que, si malgré celles-ci la France continuait d'aller son train, surtout dans l'affaire de Dunkerque, les ministres anglais, pour leur propre sûreté, la porteraient au Parlement et étaient résolus, quant aux altercations des Indes orientales, d'y envoyer au plus tôt une escadre dont on équipait actuellement les vaisseaux pour les faire mettre à la voile dans le courant de ce mois, en cas que les choses restassent sur le pied où elles le sont.

Au surplus, l'on m'informe qu'il était décidé que le roi d'Angleterre ne passerait pas la mer cette année-ci.

Federic.

Nach dem Concept.



232-1 Vergl. Bd. VIII, 207 Anm. 3.