6466. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Potsdam], 28 [septembre 1754].

Ma très chère Sœur. J'ai reçu la relation que vous avez eu la bonté de m'envoyer. J'ai parlé à beaucoup de personnes qui se sont trouvées dans le camp de Bohême, mais le raisonnement de toutes ensemble en revient, à peu près, à ce que leur cavalerie se doit trouver assez mauvaise, et leur infanterie, quoique plus ajustée, n'est guère meilleure qu'elle ne l'a été. L'Astrua a été à Prague, elle m'a conté que l'Impératrice avait été fort gracieuse envers elle; l'Empereur lui a dit qu'il voudrait être son cicisbeo, l'Impératrice, qui l'a entendu, a dit passe pour celle-là. Voilà de belles anecdotes sans doute et de quoi augmenter la réputation de l'Astrua d'avoir su adoucir la personne la plus jalouse de l'univers en sa faveur. Je vous embrasse mille fois, ma très chère sœur, en vous priant de me croire avec la plus haute estime et la plus parfaite tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.

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