6465. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A VARSOVIE.

Potsdam, 24 septembre 1754.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 15 de ce mois. Comme le ministre de Massow vous aura envoyé actuellement les 3,000 écus que j'ai destinés pour rompre la Diète présente, je vous permets d'en faire votre usage de la façon que vous le trouverez nécessaire pour mon service; mais, aussi, je m'y bornerai et ne veux point vous dissimuler qu'il me fâche presque d'avoir sacrifié cet argent pour faire échouer une Diète qui, de votre propre aveu, et vu la situation des circonstances présentes en Pologne, ne saura jamais prendre consistance. Et, comme d'ailleurs la Russie craint que la Porte Ottomane ne remue,429-1 je suis persuadé qu'elle se gardera bien de se mêler ouvertement dans ce qui fait à présent le sujet des contestations entre les Polonais.

Au surplus, ma volonté expresse est que vous agirez en tout ceci de concert avec le comte de Broglie, tout comme je sais que celui-ci a ordre de sa cour de ne rien entreprendre sans votre participation et sans votre concours, de sorte que vous userez avec lui, pour ce qui regarde ces affaires, sans réserve et avec cette ouverture de cœur que la conformité qu'il y a entre les intérêts des deux cours, exige. Enfin, vous écarterez tout ce qui saurait donner sujet audit ministre de se plaindre de trop de réserve de votre part envers lui, et le cajolerez et le flatterez plutôt, autant qu'il saurait être convenable à mes intérêts.

Federic.

Nach dem Concept.



429-1 Vergl. S. 414.