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6901. AU MINISTRE D'ÉTAT DE BORCKE A BERLIN.

Potsdam, 29 juillet 1755.

Comme j'ai vu par la lettre que vous venez de me faire le 27 de ce mois, que, contre toute mon attente, le Prince en question1 continue encore à demander d'entrer à mon service, et que je ne voudrais cependant ni l'avoir ni rebuter et aigrir ce Prince par un refus formel, j'agrée volontiers l'expédient que vous m'avez proposé, et je vous charge de vouloir bien répondre et représenter à ce Prince, avec le meilleur tour que vous pourrez imaginer, combien il serait sensible au prince de Prusse, mon frère, s'il se voyait obligé d'être sous ses ordres, si je l'agréais comme général de l'infanterie, et que, d'ailleurs, il se trouverait tant d'autres princes dans mon armée qui, après m'avoir servi en temps de guerre en qualité de généraux, sentiraient un chagrin sensible de se voir arrière de lui.2 Vous tâcherez d'adoucir ceci en beaucoup de termes des plus obligeants, en l'assurant de toute mon estime et considération, et combien j'aurais été porté à seconder son intention, si les susdites difficultés ne s'y opposaient fortement. Je vous renvoie à cet usage la lettre que vous m'avez communiquée, et me repose, au reste, sur votre savoir-faire pour remplir mes intentions à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.


6902. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Maltzahn berichtet, Stockholm 18. Juli, dass die Königin bei ihm Erkundigungen über die Spannung zwischen Preussen und Schweden anlässlich der Sendung Rexin's nach Constantinopel3 eingezogen habe. „Au sortir de table, la Reine me dit, en attendant, de mander à Votre Majesté qu'elle La priait de vouloir distinguer les sentiments de la cour de Suède avec ceux du ministère, qu'elle sentait bien que, dans la situation présente des affaires de Suède, elle était une personne fort inutile à Votre Majesté. La Reine me recommanda à plusieurs reprises de ne pas manquer d'écrire à Votre Majesté. L'après-dîner, j'eus l'occasion de parler à la Reine en particulier et de la mettre au fait de ce qui s'est passé à l'occasion du sieur de Rexin. Sa Majesté me dit qu'elle était bien persuadée que Votre Majesté n'avait eu dans cette occasion aucune mauvaise in-

Potsdam, 29 juillet 1755.

J'ai reçu votre rapport du 18 de ce mois, dont j'ai ressenti toute la satisfaction imaginable, par tout ce que la Reine, ma sœur, vous a dit dans l'entretien que vous avez eu avec elle, et dont vous m'avez rendu compte. Dès que vous trouverez encore l'occasion de lui parler, dites-lui de ma part que je n'avais pu me dispenser de faire des démonstrations de ressentiment et d'aigreur contre le Sénat de Suède, vu le mauvais procédé qu'il avait tenu à mon égard dans l'affaire de Rexin, d'une façon aussi rude qu'il n'en eût guère d'exemple, afin de lui apprendre au moins de



1 Erbprinz Friedrich von Hessen-Cassel. Vergl. S. 88.

2 Vergl. S. 174.

3 Vergl. S. 176—178.