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ment à l'acte d'hostilité que l'Angleterre venait de commettre.1 Que, comme elle ne voulait cependant rien décider à cet égard, avant qu'elle ne fût instruite si ce choix serait agréable à Votre Majesté, elle me priait de Lui en rendre compte et d'informer le ministère de France de la réponse que je recevrais à cet égard. Que, comme l'on sentait que le chevalier de La Touche pourrait se penser blessé de sa démission, on n'avait point voulu lui en faire part, et que, pour cet effet, et qu'afin qu'on fût informé avec certi-- tude de la façon dont Votre Majesté en-- visageait cette démarche, on s'était décidé à La faire pressentir à ce sujet par mon entremise. Qu'au reste on ne laisserait M. de Nivernois que fort peu de temps à Berlin et simplement pour l'exécution de cette commission, et que, comme il était actuellement plus nécessaire que jamais d'avoir quelqu'un à la cour de Votre Majesté qui Lui fût agréable et en qui Elle eût confiance, on rappellerait incessamment M. de La Touche et le remplacerait par quelqu'un dont Elle eût sujet d'être satisfaite. Ce ministre2 m'a même fait entrevoir dans cet entretien qu'on ferait choix du marquis de Valory,3 si Elle le désirait, qu'en un mot tous ceux qu'Elle désignerait, seraient agréables au Roi son maître. Le maréchal de Belle- Isle, dont le fils4 a épousé la fille du duc de Nivernois, m'a prié le même jour d'appuyer la première de ces deux propositions auprès de Votre Majesté et de L'assurer que M. de Nivernois contribuerait avec le plus grand zèle aux intérêts réciproques des deux cours. Comme j'ignore quelle est à ce sujet la façon de penser de Votre Majesté, je n'ai répondu au maréchal de Belle-Isle, ainsi qu'au sieur Rouillé, que des choses vagues et obligeantes, et j'attends qu'Elle me fasse part de Ses intentions, afin de pouvoir parler plus catégoriquement à ce dernier, tant sur ce point que sur ce qui concerne le marquis de Valory.“'

gens se flattent sur quelques paroles légères et vagues du sieur Robinson, d'autant qu'il vous est connu ce que je vous ai dit à Wésel,5 que les Anglais ne faisaient qu'amuser la France et que les propos que les ministres d'Angleterre avaient tenus au duc de Mirepoix, n'étant point autorisés par la nation, n'auraient dû être regardés par ce ministre que comme étant les sentiments particuliers de quelques-uns des ministres anglais, mais non pas de réponse de nation à nation.6

Je viens à présent aux alliances que les ministres de France voudront contracter en Allemagne. Il me sera difficile de leur donner conseil sur cet article-là, à cause que je ne vois dans le ministère français ni système ni projet arrêté. Quand même la France prendrait à sa solde les Bavarois, les Hessois, les Saxons et les troupes des ducs de Brunswick et de Würtemberg, je ne vois pas à quoi tout cela leur servira, si elle se détermine de ne faire la guerre à l'Angleterre que par mer et de se tenir, au reste, à la défensive sur ses frontières; d'ailleurs, on ne portera jamais ces princes d'Allemagne d'attaquer les possessions du roi d'Angleterre dans son éïectorat.

L'électeur de Bavière, voisin de la cour de Vienne, aurait trop à risquer, et la France ne gagnera par un traité avec lui que d'avoir 6,000 Bavarois de moins contre elle.

Pour ce qui regarde le duc de Würtemberg;, il faudra qu'il ait un gros corps de troupes pour couvrir ses États, afin de pouvoir retirer des services de ses troupes.



1 Vergl. S. 240.

2 Rouillé.

3 Vergl. S. 231.

4 Graf Gisors.

5 Vergl. S. 169.

6 Vergl. S. 113.