<358> cependant toujours quelque chipotage secret entre les deux cours1 et me persuade que vous tâcherez de pénétrer ce mystère, afin de m'informer de bonne heure de ce qui en est ou non. Vous serez, d'ailleurs, attentif aux nouvelles qu'on reçoit en France des opérations des Français en Amérique et du train que les affaires y prennent. On en trouve différentes relations dans les gazettes imprimées; comme l'on n'en peut guère faire cas, j'aimerais que vous me communiquiez celles qu'on reçoit en France, et sur lesquelles on puisse compter.

J'attends avec impatience vos nouvelles par rapport au duc de Nivernois et principalement de ce que ses instructions portent.2

Quant à ce que M. de Rouillé vous a dit des ordres3 qu'il a donnés au marquis d'Havrincourt pour aplanir mes différends avec le ministèie de Suède, en conséquence de ce que j'en ai proposé,4 vous en remercierez bien poliment ce ministre de ma part, en l'assurant que c'était principalement par complaisance pour la France que j'avais porté toutes facilités à cette affaire.

Federic.

Nach dem Concept.


7057. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A HUBERTSBOURG.

Potsdam, 29 octobre 1755.

Je vous remercie des éclaircissements que vous m'avez donnés au sujet du mauvais payement de la Steuer,5 tout comme du tableau fidèle que vous m'avez fait de la mauvaise administration des finances saxonnes, que je crois être peint d'après nature, mais que j'avais ignoré d'aller au point que vous m'en avez présentement instruit par vos dernières dépêches du 20 et du 24 de ce mois.

Pour ce qui regarde la négociation que le comte de Broglie va mettre sur le tapis pour faire un traité de subsides avec la Saxe,6 mandez-moi si vous croyez la cour de Dresde capable d'une telle effronterie pour accepter les subsides que la France lui offrira, et de quel front celle-là soutiendra sa démarche vis-à-vis de la Russie et de la cour de Vienne, avec lesquelles il faudra nécessairement qu'elle s'en brouille, de sorte que la chose me paraît bien hasardée de la part de la Saxe.

Après avoir fait examiner l'invention dont vous m'avez mandé qu'un boulanger à Dresde me voudrait faire communication à faire des fourneaux de campagne pour cuire des pains, on a trouvé l'invention de mince usage et nullement comparable à celle dont nous nous servons, ainsi que vous n'avez qu'à remercier honnêtement l'homme en question de sa bonne volonté. Quant à l'homme qui vous a communiqué le



1 Vergl. S. 352.

2 Vergl. S. 330.

3 Vergl. Nr. 7068.

4 Vergl. S. 317. 318.

5 Vergl. S. 339.

6 Vergl. Nr. 7056.