<400>ment informé de la harangue que le roi d'Angleterre a prononcée à la rentrée du Parlement, par laquelle il paraît d'une manière point équivoque qu'on veut mettre à l'exécution la résolution prise de longtemps de faire vivement la guerre à la France; mais ce qui m'en a paru le plus clair, ce sont les assurances positives que ce Prince donne au Parlement des sentiments pacifiques de la cour d'Espagne1 et de la neutralité qu'elle a embrassée par rapport à cette guerre contre la France.

Mandez donc, je vous l'ordonne expressément, si toutes ces circonstances ne font aucune impression en France sur le ministère, sur le public, sur le Dauphin et sur le Roi, pourqu'ils ouvrent les yeux sur le très mauvais train que leurs affaires prennent; je serais surtout bien aise que vous m'expliquiez naturellement la façon dont le Dauphin envisage tout cela, et de quelle façon il en pense et s'explique.

Quant aux nouvelles d'Amérique, vous ne manquerez de m'instruire de celles qu'on en reçoit en France, supposé que les Anglais en y laissent passer. Vous direz bien des honnêtetés et des compliments de ma part à l'abbé de Bernis; pour ce qui regarde son neveu,2 il conviendra que je ne saurais employer quelqu'un, surtout dans les affaires étrangères, sans le connaître personnellement, de sorte qu'il faudrait qu'il se produise. Aussi agirais-je imprudemment si je confiais mes affaires étrangères à quelqu'un, avant que de l'avoir vu et reconnu ses talents et ses qualités.

Selon mes dernières lettres de Stockholm,3 la négociation de M. d'Havrincourt pour aplanir les différends entre moi et la Suède4 et pour me faire avoir la réparation que je demande au baron Hœpken des termes mal pris dont il a usé à mon égard, n'a pas eu grand succès jusqu'à présent, puisque ledit baron de Hœpken n'a point voulu encore se prêter à me faire des excuses là-dessus. Vous en parlerez à M. de Rouillé et lui direz de ma part que, pourvu qu'on me refuserait cette légère satisfaction de la part du baron de Hœpken, je ne saurais plus me dispenser de faire rappeler mon ministre, le comte de Solms, ce que je venais de faire déclarer aussi à M. d'Havrincourt, au baron de Hœpken et là encore où il le faudrait.

Federic.

Nach dem Concept.


7101. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 25 novembre 1755.

J'ai reçu vos rapports du 15 et du 18 de ce mois, dont j'ai été bien satisfait par les différentes nouvelles que vous me marquez qui ne laissent pas de m'instruire à plusieurs égards. Mais, pour ce qui regarde



1 Vergl. S. 288.

2 Vergl. S. 344.

3 Bericht des Grafen Solms, Stockholm 11. November.

4 Vergl. S. 383.