<404> insinuations à faire au comte de Broglie,1 vous eussiez au moins attendu mes ordres ultérieurs, avant que d'y procéder. Mais, comme ce qui en a été dit, est déjà dit et ne peut plus être repris, il faut bien que j'en sois content, et je suis persuadé que la négociation de l'Ambassadeur échouera de soi-même; vu la grande dépendance de la cour où vous vous trouvez,2 le comte de Brühl n'osera pas prendre sur lui d'irriter les deux cours au point que de conclure un traité avec la France, surtout dans un moment où le traité de subsides entre le roi d'Angleterre [et l'impératrice de Russie] vient d'être conclu et signé, comme il est effectivement arrivé depuis peu, après que la cour de Pétersbourg a agréé l'alternative des titres et que l'article séparé a été changé au gré de l'Angleterre, comme je l'ai appris par de bonnes lettres de Londres.3 Et que, d'ailleurs, je ne puis nullement me persuader que la France voudrait jeter absolument son argent en payant des subsides à la cour saxonne, tandis que celle-ci sera obligée, bon gré mal gré qu'elle en ait, d'entrer dans les mesures des ennemis de la France.

Federic.

Nach dem Concept.


7106. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 19. November: „Il m'est revenu qu'on n'est pas fort content de la Russie. On m'a voulu assurer qu'il y avait eu quelque explication entre les deux cours impériales, par rapport aux engagements réciproques au cas d'une révolution générale à la Porte,4 qui n'a été agréable aux deux susdites cours.“

Potsdam, 28 novembre 1755.

Votre rapport du 19 de ce mois m'est heureusement parvenu. Vous aurez déjà appris par ma lettré précédente5 que le traité de subsides entre le roi d'Angleterre et la Russie est conclu, et, comme il vient de passer à Berlin un courrier anglais allant à Pétersbourg, il faut présumer qu'il y va porter les ratifications de ce traité. Cependant, autant que je puis juger jusqu'à présent du traité en question, il me paraît que, dès qu'on voudra le mettre en exécution, on s'apercevra alors des difficultés qui s'y élèveront.

J'ai tout lieu de douter de l'authenticité de l'avis qu'on vous a donné sur quelques mésintelligences entre les deux cours impériales, et, supposé qu'il y en ait, elles ne peuvent guère être de conséquence; tout au contraire, je sais de bon lieu, ce que j'avais oublié de vous dire dans ma dernière dépêche, que le général major de Lacy a été envoyé depuis peu de la cour de Vienne à Pétersbourg6 et qu'il a fait tant de diligence en passant les pays autrichiens en Pologne, qu'il n'a voulu



1 Vergl. Nr. 7102. S. 402.

2 Vergl. S. 358.

3 Vergl. Nr. 7089. S. 387.

4 Vergl. S. 389.

5 Vergl. Nr. 7091. S. 388.

6 Vergl. S. 388.