<60> Quant à la révolte qui doit être arrivée parmi les Croates, je suis persuadé qu'elle sera bientôt étouffée et ne tirera aucunement en conséquence.

Federic.

Nach dem Concept.


6655. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 18 février 1755.

J'ai reçu à la fois vos derniers rapports du 31 janvier et du 3 de ce mois, dont j'ai tout lieu d'être satisfait par les matières intéressantes qu'ils comprennent.1

Selon toutes les apparences, une guerre par mer sera presque inévitable entre la France et l'Angleterre, vu que l'une et l'autre se sont trop loin avancées qu'on ne puisse plus entrevoir comment ils sauraient reculer. Ce qui est bon encore en ceci, c'est qu'on gagnera au moins le temps d'une année, avant que cette guerre se communiquera à l'Europe.

Il y a une question que je vous fais, quoique seulement pour votre particulier, c'est que, comme l'on veut faire transporter six régiments des troupes françaises en Amérique, si l'on ne songe pas de réparer cette brèche considérable dans l'armée française, en formant autant de nouveaux régiments pour y remplacer les autres.

Quant aux affaires de Turquie, les avis qui m'en reviennent, sont également différents ici qu'on n'en sache rien constater encore. Je veux bien cependant vous informer que la cour de Vienne paraît résolue de n'envoyer point d'ambassadeur à la Porte, pour en ménager, à ce qu'on prétend, les frais qu'il faut faire pour ce sujet. J'ai mes soupçons que la principale raison en est que cette cour a de bons avis qu'elle n'aura rien à appréhender de la part de la Porte, de sorte qu'elle croit pouvoir se dispenser des frais d'une ambassade.

Au reste, faites bien des compliments de remercîment à M. Rouillé qu'il a voulu donner [l'ordre] au sieur d'Aubeterre à Vienne pour faire des remontrances convenables à la cour relativement à mes différends de commerce avec celle - ci.2

Federic.

Nach dem Concept.



1 Die beiden Immediatberichte Knyphausen's enthalten eingehende Nachrichten über die französischen Rüstungen. Unter dem 19. Februar übersendet der Cabinets5ecretär auf den Befehl des Königs beide Berichte dem Grafen Podewils zur Kenntnissnahme, mit der Weisung, „dass Ew. Excellenz niemanden davon ausser nur lediglich und allein des Herrn Grafen von Finckenstein Excellenz einige Communication thun, noch etwas davon sehen und lesen lassen möchten.“

2 Vergl. S. 44.