6725. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 28. März, über die Aufnahme des englischen Contreprojects112-1 seitens der französischen Regierung: „Le duc de Mirepoix m'a dit du depuis qu'on n'avait pas même jugé à propos d'y répondre par écrit, et qu'il n'avait eu ordre que de témoigner simplement au ministère de cette cour la surprise où était la sienne du contenu de ce projet, et qu'à moins qu'on n'eût d'autres conditions à proposer à la France, il lui était enjoint de n'aller pas plus outre dans la négociation. Cet ambassadeur m'a ajouté que la fermeté de sa cour avait beaucoup étonné le duc de Newcastle et qu'il lui avait dit que le contre-projet qu'on lui avait fourni, n'était pas l'ultimatum de l'Angleterre; que la France du moins aurait dû y répondre, d'autant qu'en son particulier il serait toujours charmé que l'on pût trouver des moyens de se rapprocher; pour preuve de quoi, il proposa quelques expédients à l'Ambassadeur par lesquels on se désisterait en effet beaucoup des demandes exorbitantes que l'on avait faites, et dont il112-2 rendit compte tout de suite à sa cour par un courrier, de même que de l'impression qu'avait faite sur ce ministre le langage ferme qu'il lui avait tenu. Mais, quoique

Potsdam, 8 avril 1755.

Votre rapport du 28 du mois passé de mars m'a été bien rendu. Ce que vous m'avez mandé par rapport aux conférences que le duc de Newcastle et le sieur Robinson ont eues avec le duc de Mirepoix, m'a paru être un jeu tout pur et une chose assez extraordinaire encore qu'on entre en conférences avec un ambassadeur pour lui ouvrir ses sentiments particuliers, en déclarant qu'on ne saurait être tenu à rien. Enfin, comme tout ceci et ce que vous mandez d'ailleurs dans votre rapport, me confirme de plus en plus que la guerre entre la France et l'Angleterre est certaine et inévitable, votre attention doit être principalement dirigée sur toutes les dispositions qu'on fera en Angleterre et surtout par rapport aux cours étrangères, comme celles de Pétersbourg, de Vienne et de Dresde,112-3 pour soutenir efficacement

le duc de Newcastle ne s'était pas expliqué par autorité du Roi et du Conseil envers le duc de Mirepoix, celuici ne laissa pas de lui dire alors que, si effectivement on voulait mettre en usage les expédients dont il venait de lui parler, il se croyait autorisé de les recevoir et de les discuter. Sur quoi, l'on convint que M. Robinson et lui confèreraient là-dessus, ce qu'ils ont fait à plusieurs reprises, et pour la dernière fois lundi,113-1 jour que le duc de Mirepoix renvoya un second courrier à sa cour, pour lui rendre compte des dispositions susdites et pour lui demander de nouvelles instructions. Il est à remarquer que tout ce qui s'est agité dans ces conférences, n'a été fondé que sur des sentiments particuliers du duc de Newcastle et du sieur Robinson, et qu'on n'a pas parlé à l'Ambassadeur par l'autorité du Roi et du Conseil, en sorte que celui-ci, ayant pressé avant-hier le duc de Newcastle de lui donner une réponse sur laquelle sa cour pût tabler, il s'en est excusé sous prétexte que le Roi et le Conseil n'avaient pas encore pris de résolution définitive … D'ailleurs, après ce qui s'est passé dans les deux chambres du Parlement mardi dernier,113-2 où, lorsque l'on délibéra sur le message que le Roi y avait envoyé pour demander un vote de crédit,113-3 les membres de ces chambres y témoignèrent par leurs discours tant de penchant pour la guerre et tant de dispositions de soutenir de toutes les forces de la nation les droits et possessions en Amérique que les ministres se trouvent par là avoir les mains plus liées que jamais pour pouvoir conclure sur un pied raisonnable avec la France.“

la guerre, dont vous me manderez tout le détail avec toute l'exactitude possible.

Federic.

Nach dem Concept.



112-1 Vergl. S. 103.

112-2 Mirepoix.

112-3 Vergl. S. 106.

113-1 24. März.

113-2 25. März.

113-3 Vergl. S. 104.