6796. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

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Knyphausen berichtet, Paris 9. Mai: „L'escadre française156-3 a enfin mis à la voile le 3 de ce mois avec un vent si favorable qu'on l'a perdue de vue une demi-heure après son départ. Il s'agit à présent de savoir si l'amiral Boscawen, qui, selon les dernières lettres de Londres, est parti de Plymouth le 28 d'avril et qui par conséquent, pour peu que le vent l'ait favorisé, a eu tout le temps nécessaire de la joindre, osera l'attaquer ou non … J'ai eu un nouvel entretien avec M. Rouillé pour

Potsdam, 20 mai 1755-

Le rapport que vous m'avez fait du 9 de ce mois, m'a été bien rendu, dont la nouvelle de la sortie de l'escadre française m'a fait bien du plaisir, d'autant plus que j'apprends par mes lettres d'Angleterre que, quoique l'amiral Boscawen ait rencontré cette escadre, il n'avait cependant point osé l'atta-

l'encourager à exciter la Porte à faire une déclaration aux cours de Vienne et de Russie relativement à la situation actuelle des affaires en Europe157-1 et principalement au sujet du traité de subsides que la dernière va conclure avec l'Angleterre157-2 … Il m'a dit … qu'il était décidé à ne faire aucunes démarches à ce sujet, avant que M. de Vergennes ne fût arrivé à Constantinople,157-3 parcequ'il croyait qu'il serait imprudent de charger le sieur Perraut ou Peyssonel d'une commission aussi difficile et aussi importante, d'autant plus que l'un et l'autre lui étaient tout-à-fait inconnus et que, par conséquent, il ne saurait avoir une certaine confiance dans leurs lumières.“

quer, l'ayant trouvée supérieure de la sienne, et qu'il avait demandé que le renfort de quatre vaisseaux de ligne et une frégate le suivît incessamment.157-4 Comme cela fera gagner bien le devant à l'escadre française, je ne doute pas qu'elle n'arrive heureusement en Amérique, et que les affaires de la France n'y prendent un bon train.

Au reste, il se peut que ce que M. de Rouillé vous a dit des raisons pourquoi il n'enverrait pas ses instructions au sieur de Vergennes, avant que de le savoir arrivé à Constantinople, soit sa véritable façon de penser; mais il se peut encore, et je le soupçonne un peu, que M. de Rouillé ait proposé dans le Conseil ce qui doit faire le principal objet de ces instructions, sans que le Conseil l'ait approuvé.

Federic.

Nach dem Concept.



156-3 Vergl. S. 151.

157-1 Vergl. S. 152.

157-2 Vergl. S. 139.

157-3 Vergl. S. 104.

157-4 Bericht Michell's, London 9. Mai.