6842. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.

Potsdam, 1er juillet 1755.

Monsieur mon Cousin. Je suis très sensible à la communication confidente que vous avez bien voulu me faire de la lettre191-1 que je vous<192> renvoie ci-close avec remercîment, et dont les propositions qu'elle comprend ne sauraient être que bien embarrassantes à Monsieur le Duc régnant, votre frère.

Si je n'avais qu'à m'expliquer sur tout ceci conformément à mes intérêts et à mon inclination, Votre Altesse Se persuadera aisément que mes souhaits ne sont autres que d'être à jamais et inaltérablement allié à ce Prince.

Mais, quand il s'agit de lui donner mon avis, je le lui donnerai toujours de la manière la plus naturelle et m'expliquerai non pas comme son bon allié, mais en ami véritable et même de la façon que quelqu'un de ses ministres le plus affidé le lui saurait donner.

Je suis persuadé que le Duc envisagera d'abord, et la cour d'Hanovre en est même déjà instruite,192-1 qu'il est encore dans de certains engagements qu'il ne saurait pas quitter dès le moment présent, et avant que le terme stipulé n'en soit expiré.

Comme ce terme va finir au mois de décembre de l'année future,192-2 il me paraît incontestable que, pourvu que la paix continue en Europe, rien ne saurait être plus avantageux pour lui que de marier sa fille en Angleterre192-3 et d'en tirer également d'aussi forts subsides qu'il le sera possible. La seule chose que j'abandonne à la prudence du Duc, est qu'il prenne en considération si, au cas que la guerre arrive, il ne se mettrait pas par ces engagements dans de certains embarras; ce qui me fait aussi nullement douter que, dès qu'il se décidera pour entrer en ces engagements, il voudrait au moins prendre ses sûretés, afin qu'au cas de guerre il ne saurait être entraîné par aucun accident dans des choses désagréables.

Au reste, de quelle façon que le Duc se décide pour régler ses affaires, mes voeux seront toujours que ce soit de la manière la plus avantageuse pour lui, vu la grande part que je prends à tout ce qui peut tendre à sa satisfaction. Je suis avec les sentiments d'estime et de considération que vous me connaissez, Monsieur mon Cousin, votre bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



191-1 Prinz Ferdinand übersendet. Potsdam 29. Juni, ein an ihn gerichtetes Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, welche nicht vorliegt. Den Inhalt ergiebt der Erlass an Knyphausen vom 1. Juli (Nr. 6843).

192-1 Vergl. S. 186.

192-2 Vergl. Bd. VIII, 207. 208.

192-3 Die zweite Tochter des Herzogs, Prinzessin Anna Amalie, geb. 1739.