6936. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 15. August: „Sire. Mon courrier et la poste m'ont mis en possession des trois lettres par lesquelles il a plu à Votre Majesté de me donner de nouveau les preuves les plus authentiques de Ses hautes grâces. C'est avec extase que je les ai lues et surtout la ci-rejointe,263-2 que j'ai cru devoir remettre entre les mains de Votre Majesté, pour qu'Elle soit tout-à-fait sûre que jamais elle ne sera vue de personne au monde. Que ne puis-je y joindre les images sincères de la reconnaissance, de la vénération, du dévouement, enfin du cœur entier qui est et sera, pendant qn'il existe, pénétré des grâces de Votre Majesté si eminentes et infinies envers moi et ma maison. Ce n'est pas avec moins d'admiration que de gratitude que j'entre dans le chemin que Votre Majesté daigne me montrer d'une manière si lumineuse dans ma conduite à tenir envers l'Angleterre et Hanovre. Il est sûr que, si je leur pouvais lire la lettre ostensible263-3 dont Votre Majesté m'a gracieuse, ils me tiendraient compte de cette complaisance, et je suis convaincu que, bien loin que le mariage de ma fille serait d'abord rompu, le glorieux rôle d'entremetteur dont Votre Majesté veut bien que je me donne les airs, me procurerait leur empressement et instances ultérieures, si, en suivant l'instruction de Votre Majesté, je leur donnais l'espérance de leur être encore utile. La question qui présentement m'embarrasse, est comment je puisse ouvrir la carrière. Le lord Holdernesse est parti, et je n'ai pu m'empêcher de lui promettre que, d'abord que je serais instruit des volontés de Votre Majesté, je ne manquerais pas de lui en faire donner part. Votre Majesté m'ordonne de lui pouvoir lire Sa lettre ostensible, mais de n'en donner point copie. Je crois donc agir en conformité des ordres de Votre Majesté, si j'instruis Holdernesse que j'avais écrit à Votre Majesté sur les affaires en question, que Votre Majesté avait en réponse témoigné prendre beaucoup de<264> part aux malheurs qui menacent l'Europe et l'Allemagne, qu'Elle avait fait apercevoir que, pour les prévenir, il ne faudrait point de palliatifs, mais des moyens pour couper le mal dans sa racine; que l'unique remède efficace serait une paix à faire entre ici et le printemps, que celle-ci n'était pas impossible, si sous mains l'Angleterre et la France convinssent des médiateurs qui, pour sauver l'honneur et la dignité des deux couronnes, se pourraient après proposer elles-mêmes; que c'était aux deux parties à choisir les puissances qu'elles croyaient les plus propres, mais Votre Majesté paraissait croire de pouvoir disposer la France d'agréer la médiation de Votre Majesté et celle de l'Impératrice-Reine. J'ajouterais à la fin que, selon la confiance que j'avais en lui, si lui, milord, était présent, je lui aurais fait voir la lettre de Votre Majesté.

[Potsdam, août 1755].264-1

Monsieur mon Cousin et Frère. Le courrier que Votre Altesse m'a dépêché, m'a bien rendu la lettre qu'Elle a pris la peine de me faire du 15 de ce mois.264-2 Je ne saurais que me louer extrêmement de la précaution qu'Elle a bien voulu prendre pour plus grande sûreté du secret de la lettre confidente que je Lui avais faite, en m'en renvoyant l'original même.

Je ne puis d'ailleurs qu'applaudir entièrement au moyen dont Votre Altesse S'est avisée pour communiquer à Hanovre ce que ma lettre ostensible Lui avait marqué; s'il y avait quelqu'un des Hanovriens présentement à Brunswick, je serais content que Votre Altesse lui lût la lettre entière, mais, en défaut de cela, je ne trouverai rien à dire, quand même Elle voudra faire faire une copie de la lettre ostensible de mot à mot de ce que cette lettre contient, pour la communiquer à Hanovre, vu que vous aurez vu qu'il n'y a hasardé aucun mot. J'abandonne tout ceci à votre discrétion et vous prie, au reste, d'être parfaitement assuré des sentiments d'estime et d'amitié avec lesquels je suis invariablement, Monsieur mon Cousin et Frère, de Votre Altesse le bon cousin et frère

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



263-2 Nr. 6924.

263-3 Nr. 6923.

264-1 Der Courier trifft am 19. August wieder in Braunschweig ein.

264-2 In der Vorlage verschrieben: 13.