6948. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 20. August: „Apres avoir reçu avant-hier, au retour de mon Courier,272-1 la résolution de Votre Majesté pour l'usage de la lettre ostensible,272-2 j'ai fait hier parvenir au lord Holdernesse mot pour mot les déclarations que Votre Majesté a daigné me faire“ …

Schreiben des Herzogs, Braunschweig 22. August: „Ce fut hier que j'eus du lord Holdernesse la réponse dont, outre quelques tirades de compliments, j'ai cru de mon devoir de présenter à Votre Majesté la ci-jointe copie. J'y reconnais avec une satisfaction et reconnaissance infinie que c'est un effet de la haute bienveillance de Votre Majesté qu'Elle ait voulu que la lettre pour le lord Holdernesse fût telle que, loin d'être choqué, le roi d'Angleterre a fait entrer son ministère britannique dans une jcommunication avec moi, ce qui dans la situation présente m'était important par rapport au mariage.“ 272-3

Extrait.

La pièce communiquée sent partout la capacité supérieure de la main d'où elle est partie; mais le Roi a d'abord remarqué que le jugement qu'on porte sur les affaires de l'Amérique, provient d'un défaut d'information qui influe sur le reste. Sa Majesté ne s'en étonne pas, parceque le roi de Prusse n'a jusqu'ici entendu qu'une des parties. C'est à quoi il faut suppléer avant toutes choses, et j'y travaillerais dès l'instant même, si le peu de jours que j'ai encore à rester ici, m'en laissait le temps, et si j'avais à Hanovre les papiers nécessaires. Mon premier soin après mon retour en Angleterre sera de fournir un exposé clair et naturel de l'état de la question entre les deux nations et du progrès de la négociation entre les deux cours, et je me flatte d'être en état de prouver que les objets en dispute sont de la dernière importance pour le salut des colonies anglaises en Amérique, que les prétentions de la France sont injustes en elles-mêmes et qu'elles ont été soutenues par l'insulte et la violence; que, pendant tout le cours de la négociation, la France n'a laissé entrevoir aucun indice d'un esprit de conciliation, que les hostilités ouvertes ont été commencées par la France dès l'année 1754, et que les différents points de dispute en Amérique sont d'une nature si délicate pour l'Angleterre que le Roi n'a pu se dispenser de prendre des mesures vigoureuses de défense, sans commettre des droits décidés de sa couronne et sans se relâcher sur la protection que Sa Majesté doit à ses sujets dans les articles les plus essentiels de leur commerce. Le Roi n'a jamais varié dans le désir le plus sincère de mener les choses à un accommodement juste et équitable, mais tous ses efforts pour y parvenir ont été jusqu'ici infructueux. Il paraîtra à qui la faute en doit être attribuée. En attendant ces détails, le Roi serait bien aise de savoir ce que Sa Majesté peut attendre de l'amitié de Sa Majesté Prussienne, en cas que contre toute justice la France entreprît quelque chose contre les Etats allemands du Roi, en conséquence des démêlés purement anglais.

L'influence de Sa Majesté Prussienne auprès de ses alliés pourrait bien détourner les calamités d'une guerre générale; mais, si ce Prince s'employait en cette occassion, sa puissance dans l'Empire empêcherait certainement qu'aucune des parties de l'Allemagne y fût enveloppée.“

Potsdam, 25 août 1755.

Monsieur mon Cousin et Frère. J'ai reçu avec toute la satisfaction possible les deux lettres que Votre Altesse a bien voulu me faire au sujet de la réponse qu'Elle a eue de la part de milord Holdernesse, et Lui sais tout le gré du monde de l'empressement qu'Elle a eu pour m'en communiquer l'extrait.

<273>

A juger de la façon avec laquelle ce ministre s'y exprime, je dois croire que ce que j'avais marqué de sentiments dans ma réponse aux propositions d'Hanovre, n'a pas laissé de faire quelque impression; au moins j'ai trouvé les termes dont le lord Holdernesse a usé dans sa réponse plus modérés que je ne m'y étais d'abord attendu.

Cependant, comme Votre Altesse connaît parfaitement les vues que j'ai relativement à toute cette affaire, j'estime qu'il conviendra de la laisser en suspens encore, jusqu'à ce que le roi d'Angleterre sera de retour à Londres et que nous ayons eu préalablement ces éclaircissement ultérieurs que le lord Holdernesse nous a fait espérer après son retour en Angleterre. Votre Altesse sait que rien ne me vient plus à propos sur ceci que de pouvoir gagner du temps, ainsi je me flatte qu'Elle voudra bien y contribuer et faire d'ailleurs, en attendant, de bonnes excuses à Hanovre de ce que ma réponse ultérieure ne saurait lui parvenir d'abord, vu mes occupations dans le camp où je me trouve actuellement pour faire faire des manœuvres à quelques-unes de mes troupes, et le voyage que je me vois pressé de faire tout à la suite en Silésie pour peu de temps. Je réitère à Votre Altesse les sentiments de l'amitié et de la parfaite considération avec lesquels je suis toujours, Monsieur mon Cousin et Frère, de Votre Altesse le bon cousin et frère

Federic.

Nach Abchrift der Cabinetskanzlei.



272-1 Vergl. S. 264 Anm. 1.

272-2 Nr. 6936 S. 264.

272-3 Vergl. S. 251.