6947. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Spandau, 24 août 1755.

Le conseiller privé de Maltzahn, ci-devant mon ministre à Stockholm, m'ayant rapporté à son retour271-1 combien ma sœur, la reine de Suède, désirait que je fisse mettre dans les gazettes de Cologne, d'Amsterdam et plusieurs autres, hors de celles de Berlin, un article conclu à peu près en ces termes: qu'il paraissait un livre imprimé à Amsterdam sous le titre de 'Lettres à un jeune prince par un ministre d'État qui a été chargé de l'élever et de l'instruire, traduites du Suédois';271-2 qu'on disait dans la préface que ces lettres avaient été imprimées par ordre de la Reine, mais que ceux qui étaient un peu au fait des choses auxquelles ces lettres faisaient allusion, sentaient aisément que la Reine ne pouvait pas avoir donné cette permission, ni un tel ordre — mon intention est de vouloir bien me prêter à cette complaisance pour ma sœur, et c'est en conséquence que vous devez minuter vous-même un article dudit contenu sous le nom d'une des villes de Hambourg, Dresde ou pareil autre, et l'envoyer au premier ordinaire par une lettre de votre part au chargé d'affaires de Hellen à La Haye ou à mon résident à Amsterdam, Erberfeld, avec ordre de faire insérer l'article en question en toutes les susdites gazettes, sans cependant que j'y sois aucunement compromis, et sans que le public puisse s'apercevoir d'où le trait part. Ce que vous ne manquerez pas de bien arranger et de prendre vos précautions, surtout afin que rien de cet ordre ne puisse en aucune façon transpirer à Berlin, ni parvenir à la connaissance du ministre de Suède. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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271-1 Vergl. S. 258.

271-2 Vergl. Bd. X, 257. 258.