7119. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 28. November, über ein Gespräch mit Fox, der seiner Ergebenheit gegen den König von Preussen Ausdruck gegeben und die rein defensive Tendenz des englisch-russischen Vertrages418-1 betont hat. Im Verfolg dieses Gespräches ist Michell von Lord Holdernesse am 26. November zu einer Conferenz eingeladen worden, in welcher dieser ihm auf Befehl des Königs von England eine Abschrift des Vertrages und seines geheimen Separatartikels übergeben hat: „Il m'ajouta ensuite que le Roi son maître était non seulement prêt de renouveler de la manière la plus précise tous les actes de garantie qu'on avait donnés jusques à présent à Votre Majesté,418-2 mais, de plus, de s'unir encore étroitement avec Elle, afin de Lui montrer par là les dispositions où était l'Angleterre de ne chercher à faire de la peine à personne au sujet de la querelle qu'elle avait actuellement avec la France418-3 … Que, dans la position brillante dans laquelle était Votre Majesté, Elle se trouvait être le maître d'empêcher que le feu ne s'allumât du côté de l'Allemagne et d'y conserver la tranquillité, que Votre Majesté tenait d'une main la branche d'olivier et le glaive de l'autre, qu'ainsi c'était à Elle de considérer de quel Elle voulait se servir; qu'on était assuré ici que l'Espagne conserverait la paix dans le Sud, et que Votre Majesté pouvait en faire autant dans le Nord. Enfin, le lord Holdernesse me fit entendre que, si Votre Majesté

Potsdam, 7 décembre 1755.

J'ai reçu votre dépêche du 28 de novembre, et j'ai été bien aise d'y voir les bonnes dispositions où se trouvent à mon égard le roi d'Angleterre et ses ministres. Vous les assurerez que j'ai été sensible à la confiance qu'ils mont témoignée par la communication du traité de Pétersbourg, dont j'ai reçu la copie.

Vous pouvez, de plus, dire au ministre auquel il convient de vous adresser, soit au duc de Newcastle, soit au sieur Fox, soit au lord Holdernesse — en quoi vous suivrez le nouvel arrangement qui s'est fait là-bas dans le ministère418-4 — que je recevais avec plaisir les propositions qu'ils vous avaient chargé de me faire, et qu'étant dans l'intention de contribuer de tout mon pouvoir au maintien de la paix de l'Europe, je ne trouvais rien de plus raisonnable que de commencer par affermir la tranquillité de l'Allemagne.

Après quoi, vous leur direz mot pour mot ce qui suit, sans y altérer une parole.

voulait répondre favorablement aux ouvertures qu'il me faisait, Elle aurait non seulement la gloire d'avoir conservé la paix à l'Allemagne et l'avantage d'y affermir les conquêtes qu'Elle y a faites durant la dernière guerre, mais, de plus, de la donner peut-être ensuite à l'Europe. Après quoi, il finit en m'assurant que, pour que Votre Majesté entrât dans les idées de l'Angleterre, il avait ordre de me dire qu on apporterait ici toutes les facilités du monde pour terminer à l'amiable et sur un pied raisonnable les différends qui subsistaient entre les deux cours au sujet de l'affaire des prises durant la dernière guerre,419-1 en trouvant quelque expédient pour mettre à l'abri les lois et les constitutions du royaume419-2 et donner en même temps une satisfaction équitable à Votre Majesté.“ Auf Wunsch des Lord Holdernesse hat sich Michell nach der Conferenz zu dem Herzog von Newcastle begeben, um aus dessen Munde die Bestätigung alles ihm mitgetheilten zu erhalten. Der Gesandte schliesst den Bericht mit der Versicherung, dass nach seiner Ueberzeugung den Erklärungen der englischen Minister durchaus Vertrauen geschenkt werden dürfe.

Que je croyais que la chose pourrait se faire en concluant entre le roi d'Angleterre et moi un traité de neutralité pour l'Allemagne pour le temps des démêlés qui subsistent actuellement en Europe, sans y nommer les Français ni les Russes, pour éviter de choquer personne et pour me laisser par ces ménagements en situation de travailler plus efficacement à la réconciliation des deux nations belligérantes ou brouillées ou désunies.

J'accepte avec plaisir l'offre qu'on vous a faite de nouvelles garanties de la Silésie, quoique je compte assez sur la bonne foi du Roi et de la nation anglaise pour les juger incapables de revenir contre les engagements qu'ils ont pris à la dernière paix d'Aix.419-3

Quant à ce qui regarde la déprédation de quelques vaisseaux prussiens, cette affaire, dans le fond, n'est qu'une bagatelle, mais, comme avec le temps elle pourrait devenir une pierre d'achoppement, je serai bien aise de la voir terminée. Je me prêterai à tout ce qui sera raisonnable, et, dès que des deux parts on aura sérieusement l'intention de la terminer, je ne doute point que cela ne réussisse à la satisfaction réciproque; mais, comme il me convient de penser à l'avenir comme au passé, vous direz aux ministres que j'avais lieu d'espérer qu'ils donneraient des ordres pour que, pendant cette guerre, le petit commerce des marchands prussiens, dont ils ne peuvent prendre aucun ombrage, ne soit point troublé, ou du moins qu'ils me déclarent ce qu'ils appellent de la contrebande,419-4 pour que j'en avertisse mes négociants d'avance et que je prévienne par ce moyen tout ce qui pourrait troubler la bonne intelligence entre les deux nations.

Je prévois, d'ailleurs, que, pour terminer cette négociation au cas qu'en Angleterre le ministre soit satisfait de ce que je vous charge de lui dire par cette dépêche — il sera nécessaire de pousser promptement à l'envoi de ministres pour terminer la négociation; j'y penserai de même de mon côté, et je n'attends que votre réponse pour me déterminer positivement sur ce sujet.

 

Ein Billet muss hereingeleget werden, um ihm zu committiren, die originale Dépêche den Minister lesen zu lassen.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept.



418-1 Vergl. S. 388.

418-2 Vergl. Bd. II, 230; V, 215; VI, 270.

418-3 Es folgen Mittheilungen über die durch den Herzog von Braunschweig vermittelte Unterhandlung und über die Zusendung der englischen Rechtsdeduktion. Vergl. S. 330.

418-4 Vergl. S. 363.

419-1 Vergl. S. 387.

419-2 Vergl. Bd. X, 18.

419-3 Vergl. Bd. VI, 270.

419-4 Vergl. S. 412.