7123. A L'ENVOYÉ DE SUÈDE DE CELSING A CONSTANTINOPLE.

Berlin, 8 décembre 1755.

Monsieur l'Envoyé Extraordinaire de Celsing. Mon conseiller privé de commerce, le sieur de Rexin, m'ayant fait à son retour ici le portrait le plus avantageux de votre personne et de votre façon de penser,424-2 aussi bien que de vos sentiments favorables pour moi, et n'ayant pu se louer assez de toutes les bontés que vous avez eues pour lui pendant son dernier séjour à Constantinople, je suis bien aise de vous témoigner par la lettre présente combien j'y ai été sensible. J'en garderai toujours le souvenir, et vous pouvez compter que, si jamais il s'offre une occasion favorable où je pourrai vous convaincre par des preuves réelles de mon estime pour vous, je la saisirai avec le plus grand plaisir du monde. Vous êtes pleinement informé de tout ce qui a fait l'objet de la mission du susdit sieur de Rexin à la Porte Ottomane. Pour tenir en haleine cette négociation et pour tâcher d'amener un ouvrage également avantageux à votre cour et à ses alliés à une heureuse fin, j'ai chargé de cette commission importante le porteur de la présente, le capitaine de mes gardes, Albert-Frédéric marquis de Varenne. Il ne pourrait se servir en cette occasion d'un guide plus sûr et plus fidèle que de vous. Je vous prie de l'assister de vos lumières et de vos bons conseils et de lui faire sentir les mêmes bontés que vous avez eues pour le sieur de Rexin. Je les recevrai comme un nouveau gage bien agréable de vos intentions favorables pour moi et mes intérêts, et vous n'augmenterez par là pas peu les sentiments d'estime et d'affection que j'aurai constamment pour vous.

Federic.

Nach dem Concept.

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424-2 Vergl. S. 367. 392.