7135. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

[décembre431-4 1755].

Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai ressenti avec tous les sentiments que vous pouvez attendre de ma part, les témoignages de satisfaction que vous m'avez marqués par votre lettre du 12 de ce mois, au sujet du bon train que nos affaires ont commencé de prendre en Angleterre, dont j'espère que l'attente que j'en ai, sera bientôt justifiée et que, pour cette fois-ci, nous n'en serons pas les dupes que nous avons craint être;431-5 aussi, dès que je serai en possession de la réponse que j'attends,431-6 je n'aurai rien de plus pressé que d'en communiquer avec Votre Altesse.

Il y a, indépendamment de cela, une autre affaire dont je ne puis me passer d'en faire ouverture à Elle, et qui n'a pas laissé de me<432> causer de surprise, c'est qu'on vient de m'avertir de plusieurs endroits qu'après que je me suis vu obligé d'user des représailles efficaces contre ce que les Saxons ont établi injustement dans leur pays sous le nom de Leipziger Strassenzwang,432-1 au grand préjudice de mes sujets commerçants, ils viennent de s'aviser à chercher une nouvelle route par les États de Votre Altesse pour avoir communication avec la ville de Hambourg,432-2 sans toucher mes provinces, afin d'éluder par là mes droits les plus fondés; mais ce qui m'a surpris plus que tout cela, c'est que tous les avis que j'en ai eus, se réunissent sur cela que, de la part de vos ministres, on faisait des efforts extraordinaires pour seconder ces vues des Saxons, en leur préparant des routes dans vos États, peu ou point pratiquées auparavant, et en fournissant à ceux-là toutes les aisances possibles, même aux dépens de vos propres sujets. J'ai de la peine à me persuader que Votre Altesse aura été bien informée de toutes ces circonstances et des suites préjudiciables à mes droits et intérêts qui en résultent; je n'ai donc voulu plus hésiter de Lui en donner connaissance, me flattent de Son amitié que, tandis que j'embrasse avec empressement les occasions pour travailler à tout ce qui peut regarder le bien de Ses intérêts, Elle ne voudrait permettre qu'on secondât un dessein pris des Saxons pour nuire à mes droits et à mes intérêts essentiels. J'attends tout sur ceci de Sa justice et de Son amitié et Lui renouvelle, d'ailleurs, avec plaisir les sentiments de l'estime et de la considération avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.



431-4 Der Herzog antwortet am 19. December.

431-5 Vergl. S. 414.

431-6 Vergl. Nr. 7119 S. 418.

432-1 Vergl. S. 296.

432-2 Vergl. S. 203.