<203> ne sont pas encore levés sur la conduite de ces deux puissances dans la conjonctureprésente. Ils ont aussi continué de m'assurer qu'en cas que contre toute attente la cour de Vienne poussât en avant son chipotage avec la France, les Autrichiens n'y entraîneraient pas la Russie et qu'on se croyait toujours fort assuré en Angleterre que, de quelque façon que le chipotage dont il s'agissait, tournât, la cour de Pétersbourg resterait toujours attachée aux intérêts de l'Angleterre et qu'on n'en avait pasle moindre doute“ 1 … Le duc de Newcastle m'a dit „que le Roi son maître avait eu en dernier lieu des avis de différents côtés que le ministère de Versailles se vantait que Votre Majesté avait fait tous Ses efforts pour lui prouver que les engagements qu'Elle avait pris avec Sa Majesté Britannique, étaient si innocents et si peu calculéspour donner de l'offense à qui que ce fût, que Vous aviez offert, Sire, à la France de renouveler plus étroitement Vos anciens engagements avec elle;2 mais que cette dernière avait décliné jusqu'ici de s'expliquer là-dessus avec précision; qu'à la vérité ces avis n'avaient fait aucune impression sur l'esprit de Sa Majesté Britannique et de son ministère, mais que cependant lui, duc de Newcastle, avait eu ordre de m'en faire part, pour faire rapport à Votre Majesté qu'on ne voulait rien avoir de caché pour Elle dans les circpnstances présentes, et pour La convaincre de plus en plus du dessein où l'on était ici, de continuer d'aller en avant en toute confidence avec Votre Majesté.“

Potsdam, 20 mars 1756.

La réponse que le ministère de France a remise à mon ministre à Paris, le baron de Knyphausen, au mémoire de la Grande-Bretagne concernant la pacification des troubles qui se sont élevés en Amérique entre les cours de France et d'Angleterre, m'étant parvenue,3 je n'ai pas voulu perdre un moment pour vous l'envoyer ci-close telle que je l'ai reçue, avec la lettre dont le sieur de Rouillé l'a accompagnée.4

Vous ne manquerez pas de voir d'abord milord Holdernesse ou le duc de Newcastle, selon qu'il convient, pour leur dire que vos ordres étaient que vous leur deviez incessamment communiquer ces deux pièces telles que je les avais eues, et de leur dire de ma part que je ne m'attachais qu'au sommaire de la réponse en question, selon laquelle les Français prétendaient primo, en préalable, la restitution de toutes les prises faites des Anglais sur les Français dans cette dernière guerre,5 et qu'en second heu il paraissait qu'ils voulaient accorder les conditions qu'ils ont offertes par leur dernière réponse remise par le duc de Mirepoix.6

Que quant à ces deux objets-là, je laissais à examiner aux ministres de l'Angleterre ce qui pourrait leur convenir et quelles démarches ils croient pouvoir faire pour le bien et la tranquillité de l'Europe. Si, cependant, je devais dire mon sentiment avec toute sincérité, je craignais beaucoup que la forme qu'on voulait donner à tout ceci, ne fît du tort au fond de la chose. Je regardais donc comme la grande affaire de savoir si les Anglais pourront accepter les avantages que les Français leur ont offerts en Amérique; car au cas qu'on pourrait régler



1 Vergl. S. 144.

2 Vergl. S. 160—162.

3 Von Knyphausen am 13. März übersandt. Vergl. Nr. 7359.

4 Begleitschreiben Rouille's an Knyphausen, d. d. Paris 13. März.

5 Vergl. Bd. XI, 478.

6 Vergl. Bd. XI, 168.