<220>dit nombre de troupes n'étant pas suffisant pour attaquer ce Prince, on en redoublerait le nombre, de sorte que les deux parties contractantes fourniraient chacune 60,000 hommes, savoir 40,000 hommes d'infanterie et 20,000 de cavalerie. Outre cela, la Russie assemblerait une flottille pour attaquer par mer les possessions prussiennes, en reconnaissance de quoi la Reine-Impératrice s'engage de payer à la Russie deux millions de florins de Rhin dans l'espace d'une année, à compter du temps que l'Impératrice-Reine aura repris sur le roi de Prusse la Silésie et le comté de Glatz.

3° C'est sur les mêmes instances du susdit général Pretlack et sur les fortes impulsions de sa cour que la Russie s'offrit l'an 1753 de faire une convention de subsides avec l'Angleterre,1 pour assembler un corps de troupes de 55,000 hommes en Livonie et dans la Courlande, savoir de 30,000 hommes d'infanterie et de 15,000 cavalerie, exclusivement les Cosaques et Kalmouks qu'on tiendrait à la main, outre 40 à 50 frégates et galères russiennes, sur lesquelles on mettrait 10,000 hommes pour faire des descentes sur les provinces de Prusse situées à la rive de la Baltique, afin de contenir en bride, selon qu'on s'est expliqué, le plus proche voisin et pour lui tomber, en cas de rupture, sur le corps, sans lui laisser le temps de se reconnaître, en attendant que la Reine-Impératrice agirait de son côté à forces égales contre lui pour l'écraser.2

4° Sur les mêmes inspirations, sur la simple question qui fut proposée à un grand conseil assemblé à Moscou le 26 mai 1753,3 si suivant les avances de la cour de Prusse il était de l'intérêt de la Russie de voir d'un œil indifférent quelque nouvel agrandissement de la maison de Prusse et de conniver à ce qu'elle usât envers l'Hanovre de la même façon qu'elle en avait agi l'an 1745 avec la Saxe, il en fut statué qu'il était de l'intérêt de Russie de s'opposer avec vigueur à tout nouvel agrandissement de la Prusse et de tâcher plutôt de la réduire à l'état ancien et modique où elle a été.

5° Dès qu'aussi la cour de Vienne s'est aperçue qu'une guerre s'élèverait entre la France et l'Angleterre, par rapport à ses différends, ses ministres à la cour de Russie ont si bien manœuvré qu'on a assemblé à Pétersbourg encore deux grands conseils le 7 et le 19 d'octobre 1755,4 dont le résultat rendu à l'impératrice de Russie a été de confirmer celui pris à Moscou le 26 mai 1753 et de statuer en maxime d'État de Russie qu'on s'opposerait dès à présent à tout agrandissement de la Prusse.



1 Vergl. Bd. X, 93—100.

2 Hier sind am Rande die Worte hinzugefügt: „Si les choses étaient allées au gré de la cour de Vienne, le Roi aurait été d'abord attaqué par la Russie.“ Dieselben stammen aus einer Niederschrift des Cabinetssecretärs, welche zwischen dem von Podewils eingereichten Entwurf (vergl. S. 219 Anm. 2) und der Schlussredaction liegt.

3 Vergl. Bd. X, 85—89.

4 Vergl. Bd. XI, 439—441.