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7411. AU BARON D'ASSEBURG, GRAND-MAÎTRE DE L'ÉLECTEUR DE COLOGNE, A PADERBORN.

Potsdam, 10 avril 1756.

Monsieur le Grand-Maître Baron d'Asseburg. Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite en date du 29 de mars passé. Vous m'avez donné ci-devant en tant d'occasions à ma grande satisfaction des preuves si convaincantes de vos bonnes intentions pour moi et du soin que vous avez toujours pris pour l'entretien d'une étroite harmonie entre moi et l'Électeur votre maître,1 que je me ferais un véritable plaisir de contribuer de mon mieux à vous remettre bien dans l'esprit de ce Prince,2 s'il y avait moyen de se persuader que de tout ce qu'on pourrait faire à cet égard, sortirait le moindre effet désiré. Vous en sentirez vous-même l'impossibilité, lorsque vous réfléchirez sur ce qu'on est parvenu, ainsi que j'en ai eu des nouvelles de très bonne part, à surprendre tellement la religion de l'Électeur contre vous et à lui inspirer sur votre sujet des sentiments si défavorables, que ce serait sûrement se donner des peines tout-à-fait perdues que de vouloir tâcher de les effacer dans l'esprit de ce Prince dans le moment présent, et avant qu'il ne soit revenu de lui-même en quelque façon des préventions qu'on a su trouver moyen de lui inspirer contre vous. On risquerait plutôt de rendre votre situation de beaucoup plus désagréable, si on allait s'intéresser actuellement en votre faveur. Je sais même de très bonne main que les mouvements que la France s'est donnés pour vous faire rentrer dans les bonnes grâces de l'Électeur votre maître,3 bien loin de vous avoir été utiles, n'ont servi qu'à aigrir et à animer ce Prince encore davantage contre vous. Il ne vous reste donc que d'attendre des évènements plus favorables et plus propres pour adoucir votre sort. Ce sera alors que je m'y emploierai du meilleur de mon cœur, en conséquence des sentiments d'estime et d'affection que j'ai constamment pour vous.

Federic.

Nach dem Concept.


7412. AN DEN LANDGRAFEN VON HESSEN-CASSEL IN CASSEL.

Potsdam, 10. April 1756.

Durchlauchtigster Fürst, freundlich geliebter Vetter. Ew. Durchlaucht an Mich unter dem 6. dieses Monates erlassenes, freundvetterliches Schreiben, so Mir gestern richtig zugekommen, hat Mir ein ohnendhches Vergnügen gemachet, als Ich daraus ersehen, wie Mein Genehmhalten zu dem vorhabenden Séjour zu Berlin Dero Erbprinzen Liebden4 Deroselben zu einer besonderen Consolation und Zufrieden-



1 Vergl. Bd. XI, 296.

2 Vergl. Bd. XI, 188. 189.

3 Vergl. Bd. XI, 189.

4 Die Einwilligung des Königs war dem Landgrafen mündlich durch die Prinzessin Heinrich übermittelt worden. Vergl. S. 212 Anm. 1.