<276> de modération envers ses sujets et qu'il les rassurât de toute appréhension de persécution contre la religion établie dans le pays, il gagnerait leurs cœurs et s'attacherait les princes voisins, pour la plupart de la religion protestante, afin de n'avoir rien à craindre de qui que ce soit et de mener une vie sans amertume, aimé et respecté de ses sujets.

Au surplus, il est constaté que le général Pretlack a eu en commission de sa cour dans son envoi à Cassel de présenter au Prince héréditaire un brevet de lieutenant-général des troupes autrichiennes avec l'ordre de la toison, et de l'amener avec lui à Vienne;1 c'est aussi pourquoi le Landgrave son père a trouvé bon de ménager son séjour ici. Mais, supposé encore que le plan que je me suis fait à ce sujet, dût malheureusement manquer, vous devez vous souvenir des moyens que je vous ai écrits par une de mes dernières dépêches, pour conjurer l'orage qui saurait nous menacer,2 entre lesquels je compte toujours pour un des plus efficaces de s'assurer pas à pas de l'électeur de Cologne. Au reste, nous n'en aurons jusqu'à présent rien à craindre, mais, supposé pour un moment que contre toute attente les Princes catholiques s'oubliassent en sorte qu'il s'en élevât malheureusement une guerre de religion, nous n'aurons pas lieu d'en être trop embarrassé, parceque le parti contraire n'y trouvera pas son avantage.

Quant aux insinuations que le ministère anglais souhaite que je dusse faire à la France au sujet de ses ostentations pour menacer l'Angleterre d'une invasion à faire, je crois que ce ministère sentira qu'avant que je sache procéder à telle démarche, je doive être assuré de ce que la cour de Vienne chipote avec la France, afin de pouvoir m'y diriger. D'ailleurs, je ne saurais pas me persuader que la France soit trop empressée de tenter effectivement le hasard d'une pareille entreprise, j'estime plutôt qu'elle vise principalement de mater l'Angleterre par les grandes frais auxquels elle oblige celle-ci pour se tenir à la défensive contre telle invasion, quoique je ne voudrais jamais conseiller à l'Angleterre de se relâcher sur ses précautions, puisqu'il saurait arriver qu'en défaut de bonnes mesures de la part de l'Angleterre, la France saurait certainement tenter le hasard d'une pareille entreprise. Mais aussi je suis persuadé que, tandis que l'Angleterre entretiendra de bonnes flottes de ce côté-là pour veiller contre ces entreprises, la France ne voudra pas encourir le hasard.

Je m'expliquerai sur tout ceci plus amplement avec le sieur Mitchell, quand il nous sera arrivé et dès que je serai éclaira par la réponse de la cour de Vienne à la déclaration que le sieur de Keith lui doit demander au sujet de son chipotage avec la France,3 au sujet de laquelle j'espère que le ministère d'Angleterre m'informera exactement.

En attendant, vous devez informer confidemment milord Holdernesse de tout ce dont je vous ai instruit ci-dessus, article pour article,



1 Bericht Freytags, Frankfurt am Main 6. April.

2 Vergl. Nr. 7424 S. 263.

3 Vergl. S. 197.