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garde ici, ce qui m'est venu de bon lieu, cette pièce pour une déclaration de guerre, et que l'Angleterre y répondrait sur le même ton; par conséquent, on tient la guerre pour inévitable. Le comte de Sinzendorff, selon que le comte Kaunitz l'a dit lui-même à table, il y a quatre jours, pourrait bien arriver en peu, à moins qu'il ne s'arrêtât trop longtemps en Saxe1 auprès de son père, quoique le bruit se soit répandu qu'il n'arrivera que vers l'avril … On continue de faire de son mieux pour mettre ici les troupes en l'état le plus complet qu'il se peut.“ 2

ques, je ne saurais avoir trop d'avis, et il y a des choses qui, dans un autre temps, seraient de peu d'importance, me peuvent être, à présent, utiles et intéressantes, pourvu que l'avis soit fondé.

Après cela, je vous dirai, quoiqu'encore pour votre direction seule, que, vu la situation critique des affaires et pour conserver la paix et la tranquillité publique en Allemagne, je me suis prêté aux propositions que le roi d'Angleterre m'a fait faire pour la neutralité de l'Allemagne, en sorte que je viens de passer un traité avec lui pour ce sujet en conséquence duquel aucunes troupes étrangères, de quelque puissance que ce soit, n'entreront dans Allemagne, ni n'y passeront pendant la guerre présente entre l'Angleterre et la France, et la tranquillité de l'Allemagne sera conservée. Cependant, comme cette convention n'est que momentanée et qu'elle expire, dès que les différends entre la France et l'Angleterre seront terminés, mon intention est que vous n'en deviez parler à qui que ce soit, jusqu'à ce que la chose éclatera et qu'on viendra vous en parler, et c'est alors que vous déclarerez à ceux qui vous en parleront, que l'unique objet dudit traité était la conservation de la paix en Allemagne pendant la guerre présente entre l'Angleterre et la France, que j'observerais religieusement, mais qu'indépendamment de cela je ne me détournerais point de mes autres engagements où j'étais avec la France.3

Au surplus, vous ne manquerez pas de bien observer et de me mander quelle impression ledit traité fera sur la cour où vous vous trouvez, et de quel œil elle verra le sieur Keith, de même si ce traité dérangera les projets de ladite cour ou si, malgré cela, elle continuera de faire ses arrangements militaires.

Federic.

Nach dem Concept.


7233. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 23. Januar: „Par les deux dépêches du sieur Funcke du 8 et du 15 de décembre que je viens de parcourir, j'ai appris que le courrier anglais est arrivé le 11 dudit mois à Pétersbourg avec la ratification du

Berlin, 31 janvier 1756.

J'ai bien reçu votre dépêche du 23 de ce mois, dont les nouvelles qu'elle comprend, m'ont été très intéressantes et instructives, en



1 Vergl. S. 53.

2 Vergl. S. 35.

3 Vergl. S. 59.