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de Russie, le chancelier de Bestushew ayant insisté sur le payement des 100,000 livres sterling en même temps que l'échange des ratifications du traité se ferait, sans quoi ni ce traité, ni le renouvellement du traité de commerce n'aurait lieu; que, lui, le sieur Funcke, et le résident anglais Wolf ayant été employés pour la médiation, ils avaient eu tout lieu de s'apercevoir que le chevalier Williams avait fait des tentatives, sans ordre de sa cour et pour des motifs personnels, relatifs à la crise que des sentiments particuliers avaient causée entre le parti de la cour et de la nation anglaise. Que le résident Wolf avait à la fin pris sur lui le payement des 100,000 livres sterling, sous des conditions arrêtées secrètement entre ledit résident et le chancelier Bestushew, que le sieur Funcke n'explique pas; ce qui causait au chevalier Williams la perte de ses émoluments, eu égard auxquels il se repentait à présent de ce qu'il avait fait, et que toute sa conduite avait donné des impressions de méfiance qu'il n'effacerait plus. Que le courrier que le chevalier Williams avait assuré devoir lui être expédié huit jours après le départ de celui qu'il avait reçu le 11,1 n'arrivait pas, et qu'il faisait envisager ce retardement comme une suite de la fermentation qui depuis peu était arrivée dans le ministère anglais, en assurant que le sieur Fox ayant victorisé sur le parti opposé à la cour,2 les rapports de la sienne avec les cours étrangères prendraient une nouvelle consistance, mais qu'on n'ajoutait plus foi aux assurances du chevalier Williams qu'autant que l'évènement les confirmait, puisqu'il en avait aventuré déjà des plus affirmatives, que la suite avait démenties. Que le chancelier Bestushew ne travaillait actuellement qu'à effectuer promptement auprès de l'impératrice de Russie la signature de la ratification, chose assez difficile; qu'en suite il s'agirait encore de la déclaration qu'on demandait à Williams que les troupes stipulées dans le traité ne marcheraient pas dans le cas où la guerre n'aurait lieu qu'uniquement en Italie ou en Amérique, déclaration que le chevalier Williams était

lettre que je vous ai faite,3 de vous instruire de mes intentions touchant le sieur Gaudecker,4 je vous dirai présentement que, comme son histoire est compliquée de bien des circonstances dont je ne me souviens plus, et qu'il faudrait trop de temps pour en tirer des éclaircissements, vous lui direz en termes honnêtes qu'il conviendrait le mieux qu'il se fît donner ces lettres de recommandation pour lesquelles il était venu à Dresde, et qu'il pourrait alors venir ici pour voir ce qu'il y aurait à faire pour lui, et que, supposé qu'il ne trouverait point alors de sa convenance de rester ici, il en pourrait toujours continuer son chemin en passant par la Silésie, sans avoir été remarqué.

J'ai été fort satisfait des nouvelles que vous m'avez données par le post-scriptum de votre rapport du 30 janvier, où j'ai trouvé des choses bien intéressantes; ma grande et presque unique curiosité est à présent de savoir comment la cour de Pétersbourg envisagera ma convention de neutralité de l'Empire faite avec l'Angleterre, et les impressions qu'elle aura faites sur elle, quand elle en aura été informée. C'est en conséquence que vous tâcherez de m'en procurer à son temps une exacte notice.

Quant à cette convention, vous direz au comte de Broglie, lorsqu'il viendra vous en parler, qu'il n'y avait rien dans cette convention qui saurait être contraire à



1 Vergl. S. 66.

2 Vergl. Bd. XI, 441.

3 Nr. 7237.

4 Vergl. S. 41.