7233. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

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Maltzahn berichtet, Dresden 23. Januar: „Par les deux dépêches du sieur Funcke du 8 et du 15 de décembre que je viens de parcourir, j'ai appris que le courrier anglais est arrivé le 11 dudit mois à Pétersbourg avec la ratification du

Berlin, 31 janvier 1756.

J'ai bien reçu votre dépêche du 23 de ce mois, dont les nouvelles qu'elle comprend, m'ont été très intéressantes et instructives, en

traité de subsides,67-1 Le chevalier Williams en a informé le même jour le Grand-Chancelier, pour qu'il.tienne la ratification de sa cour prête, afin de ne plus différer l'échange; mais le grand-chancelier Bestushew a cru devoir auparavant tirer du chevalier Williams les informations suivantes, sur lesquelles il a chargé le sieur Funcke de le sonder, savoir si, en conséquence des insinuations faites au sieur Williams, la Czarine avait une gratification extraordinaire à espérer de l'Angleterre à l'échange des ratifications, et si l'on avait mis le résident anglais Wolf en état de payer les 100,000 livres sterling en même temps que les ratifications seraient échangées, suivant la stipulation du premier article séparé; à quoi le chevalier Williams avait donné pour réponse au ministre saxon que, hors les sommes stipulées par le traité et ses articles séparés, on n'avait rien à attendre. Que, quant au payement des 100,000 livres sterling, promis par le premier article séparé, le chevalier Williams attendait là-dessus un autre courrier, qu'on marquait vouloir lui expédier huit jours après le départ de celui qui venait d'arriver, avec de nouvelles instructions; qu'il lui en apporterait en particulier aussi à l'égard du renouvellement du traité de commerce de l'Angleterre avec la cour de Russie. Qu'indépendamment de cela lui, chevalier Williams, estimait que les termes de l'article séparé de l'échange des ratifications ne devaient pas s'entendre du jour de l'échange des ratifications à Petersburg, mais de celui où le roi d'Angleterre aurait en main l'exemplaire ratifié de la Russie, que pour lors le sieur de Golyzin, auquel il faudrait envoyer un plein-pouvoir pour cela, aurait à recevoir du trésorier de guerre anglais la somme stipulée, contre sa quittance. Le sieur Funcke dit que ces circonstances, desquelles il informerait encore ce jour-là, lui était le 15 décembre, le grand-chancelier Bestushew, occasionneraient bien des débats et accrocheraient la conclusion de cette affaire, à quoi le chevalier Williams ne s'attendait pas … Le sieur Funcke marque encore qu'avant l'arrivée du courrier anglais on avait été fort en

sorte que je serai bien aise que vous tâchiez de vous procurer la suite, surtout de ce qui est arrivé, à la fin, à Pétersbourg par rapport aux difficultés qui avaient tenu en suspens l'échange des ratifications du traité de subsides avec l'Angleterre, afin de m'en faire vos rapports les plus circonstanciés et détaillés qu'il vous sera possible. Il y a une raison particulière encore pourquoi je souhaite à présent plus que jamais d'être exactement informé de ce qui se passe à Pétersbourg entre les ministres de Russie et le sieur Williams, vu que, comme je le veux bien vous dire, quoiqu'encore pour votre direction seule et sans que vous vous en ouvriez encore à quelqu'un là-dessus, je viens de conclure avec le roi d'Angleterre une convention de neutralité pour l'Allemagne, afin que, pendant la guerre présente entre la France et l'Angleterre, aucunes troupes étrangères, de quelque puissance que ce soit, n'y sauraient entrer ou passer, ni la tranquillité de l'Allemagne en être troublée dans le cours de ladite guerre. Comme les ratifications de cette convention sont sur le point d'être échangées, ma volonté est que, tandis que la chose restera sans éclat et qu'on ne vous parlera pas de la convention comme d'une chose faite et conclue, vous vous tiendrez clos et boutonné làdessus et que vous n'en parlerez à personne; mais qu'après, quand on vous en parlera, vous ne désavouerez point le fait, en ajoutant cependant toujours que la conven-

peine sur ce retardement et qu'on avait conjecturé qu'il aurait peut-être passé par Vienne pour y porter des dépêches relativement aux engagements des cours de Londres et de Pétersbourg, ce qui avait paru d'autant plus naturel que jusqu'alors il n'y avait pas encore le moindre concert entre la Grande - Bretagne et l'Autriche,68-1 dont le fondement était bien la persuasion dans laquelle la nation anglaise se fortifiait qu'elle était en état de vider sa querelle avec la France sans second, ayant le dos en sûreté par le moyen du traité de subsides qu'elle venait de conclure avec la Russie, et qui lui assurait la continuation de la tranquillité publique et générale. Que son principe était, outre les subsides avec la cour de Pétersbourg et le landgrave de Hesse-Cassel,68-2 de ne plus contracter des engagements de cette nature et d'abandonner la sûreté des Etats d'Allemagne de Sa Majesté Britannique aux soins du Corps Germanique.“

tion faite ne regardait que purement et simplement la neutralité de l'Allemagne et n'affectait d'ailleurs que la guerre présente, et qu'au surplus je ne me détournerais pas de mes autres engagements où, indépendamment de cette convention, j'étais avec la France. Vous observerez en tout ceci que vous ne parlerez pas de votre propre mouvement de cette affaire, mais seulement au cas qu'on commencera de vous en parler, et alors vous vous en expliquerez en conformité de ce que dessus, sans entrer dans plus de détail.

Au reste, je suis bien curieux de savoir ce qu'on en sentira à la cour de Dresde, dès que l'affaire sera éclatée; c'est pourquoi vous y serez bien attentif et me marquerez ensuite ce que vous aurez appris à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.



67-1 Vergl. Bd. XI, 387.

68-1 Vergl. S. 52.

68-2 Vergl. Bd. XI, 226. 227.