7246. AU DUC DE NIVERNOIS, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Nivernois meldet dem Könige, Berlin 2. Februar, dass er von seinem Hofe Befehl erhalten, eine Abschrift des Antwortschreibens von Fox an Rouillé80-2 [d. d. Whitehall 13. Januar] zu überreichen; weiter habe er zur Beilegung der preussischschwedischen Differenzen den folgenden Entwurf zu einem Schreiben Höpken's an Havrincour dem Könige zur Begutachtung vorzulegen.

Der Herzog schliesst sein Schreiben: „Votre Majesté sait sans doute s'il est vrai que le roi d'Angleterre fasse établir des magasins de vivres et de munitions dans ses États d'Hanovre et en Westphalie. Ma cour a reçu des avis qui portent cette nouvelle, et Votre Majesté sent aisément combien elle mérite d'être approfondie. Je prends la liberté de m'adresser à Votre Majesté et de Lui demander si et jusqu'à quel point cette nouvelle a de la réalité. J'instruirai le Roi mon maître de la manière la plus sûre pour sa conduite, et en même temps la plus satisfaisante pour son cœur, en lui transmettant sur cette anecdote importante les éclaircissements qu'aura bien voulu me communiquer Votre Majesté.“

Projet de lettre de M. le Baron d'Hœpken à M. le Marquis d'Havrincour.

„Monsieur. Votre Excellence m'ayant informé que M. le comte de Solms Lui avait dit par ordre de sa cour que Sa Majesté Prussienne serait dans la disposition de lever toutes les difficultés par rapport au cérémonial établi par le Roi mon maître,80-3 mais que, pour écarter préalablement tout sujet de mécontentement, elle désirerait un adoucissement au sujet des termes dont la déclaration faite de la part de la Suède dans l'affaire du sieur Rexin80-4 aurait été conçue, le Roi, sur le rapport que j'ai eu l'honneur de lui en faire, m'a ordonné de mander à Votre Excellence que les circonstances qui accompagnaient l'expédition de M. Rexin pour Constantinople, lui avaient paru marquer peu de confiance pour Sa Majesté; que l'amitié qui est entr'elles à tant de titres, n'ayant pu qu'en être extrêmement peinée, le Roi n'avait pas cru<81> pouvoir se dispenser d'en faire l'objet des représentations qu'il avait fait faire au roi de Prusse; que, s'il y était entré de la vivacité, elle devait être regardée comme la mesure de celle qu'il mettait dans son amitié pour Sa Majesté Prussienne et dans la délicatesse avec laquelle il est jaloux de sa confiance, dont il fait le plus grand cas, mais qu'il n'a jamais eu l'intention de mettre rien dans ces représentations qui fût peu amiable, et qu'il désire très sincèrement que Sa Majesté Prussienne en soit persuadée; qu'enfin il espère que, loin que l'amitié qui est établie entre eux sur les liens du sang, de l'inclination et de l'intérêt, en reçoive aucun refroidissement, elle n'acquerra que plus de force par cette explication amiable; que Sa Majesté est résolue d'y concourir de tout son pouvoir et qu'elle ne doute pas que Sa Majesté Prussienne ne soit dans les mêmes dispositions.“ 81-1

Potsdam, 4 février 1756.

Monsieur. Sensible autant qu'on peut l'être à la confiance que le roi de France me témoigne, je me trouve dans des dispositions d'y répondre toujours avec la même cordialité.

Il est fâcheux que la réponse des Anglais ne corresponde point avec ce qu'on devait en espérer; j'espère qu'ils s'ouvriront davantage envers moi81-2 et qu'on pourra juger au moins jusques où ils portent leurs prétentions. Vous pouvez croire, pour peu que j'entrevoie de leur part des dispositions à la paix, que je ferai tous mes efforts pour les y fortifier, à quoi le temps et les occasions pourront fournir des moyens que l'on ne prévoit pas encore.

Vous me parlez ensuite de la mésintelligence qui règne entre nous et la Suède. Quoique le procédé de cette cour ait été peu amiable envers moi, et que M. Hœpken, à l'insu du Roi, se soit servi d'expressions très indécentes, cependant pour donner au roi de France des marques de la déférence que j'ai pour ses conseils, je veux bien me contenter de cette lettre, qui dans le fond ne dit rien, et sacrifier les justes sujets de plainte que j'ai contre ce secrétaire d'État, au bien de la cause commune. J'espère que le roi de France me tiendra compte de l'oubli que je fais dans cette occasion de ma dignité et des ménagements que toutes les têtes couronnées doivent avoir les unes vis-à-vis des autres.

Touchant les magasins qui se forment à Hanovre, il m'est revenu passés trois mois que les Hanovriens en avaient fait le long du Wéser, à Nienburg et à une ville dont je ne me rappelle pas le nom, mais depuis ce temps-là personne n'a remué, et tout est tranquille. Cependant, j'ai fait écrire aujourd'hui pour avoir des nouvelles plus positives, qui vous seront communiquées d'abord après leur réception. Je suis avec des sentiments d'estime votre bien affectionné

Federic.

Nach der mit dem eigenhändigen Concept übereinstimmenden Abschrift der Cabinetskanzlei.

<82>

80-2 Vergl. S. 34. 63.

80-3 Vergl. Bd. XI, 71. 486.

80-4 Vergl. Bd. XI, 176—178.

81-1 Vergl. Bd. XI, 456.

81-2 Vergl. S. 35. 36.