7423. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 13 avril 1756.

Vos dépêches du 3 et du 5 de ce mois m'ont été bien rendues, et j'ai trouvé très intéressants tous les avis qu'elles comprennent, surtout par rapport aux affaires de Russie.260-3 J'avoue que je regarde en quelque façon comme une vraie perte le départ du sieur Funcke,260-4 mais pour tirer de lui encore tout ce qui est possible, je remets à votre considération s'il y a moyen qu'à son arrivée à Dresde vous lui détachiez par main tierce une personne de confiance et telle dont il ne saurait point se méfier, pour apprendre de lui tout encore ce qui nous reste de savoir par lui, tant à l'égard de la véritable disposition où l'impératrice de Russie et ses ministres se trouvent envers l'Angleterre et envers la cour de Vienne dans la conjoncture présente, qu'au sujet d'un grand conseil que, suivant de bonnes lettres<261> de Pétersbourg, on y a encore assemblé extraordinairement le 23 et le 25 du mois passé de mars.

En attendant, il faudra voir ce qu'on pourra apprendre par le secrétaire Prasse à Pétersbourg, et vous vous informerez encore de quelle manière le sieur Gross s'est expliqué envers la cour de Dresde, en lui communiquant le traité de subsides conclu entre l'Angleterre et la Russie.261-1

Quant à la confidence que vous avez faite au duc de Sainte-Elisabeth261-2 en conséquence de mes ordres, je suis persuadé que sa cour ne manquera pas de mettre le roi de Sardaigne au fait des chipotages entre les cours de France et de Vienne touchant les affaires de l'Italie, en tout cas je veux bien vous permettre que vous en parliez au ministre de Sardaigne, s'il y en a présentement à Dresde,261-3 quoique toujours avec les mêmes précautions que je vous ai prescrites à l'égard du duc de Sainte-Elisabeth.

Au reste, comme je trouve les conditions que le médailleur261-4 a prétendu stipuler par le sieur Fiedeler, pour entrer en service ici, trop onéreuses et d'ailleurs point convenables à moi, vous le ferez remercier honnêtement de ses bonnes intentions et laisserez entièrement tomber cette affaire.

Federic.

Nach dem Concept.



260-3 Die Mittheilungen Maltzahn's aus einem Berichte Funcke's an Brühl vom 21. Februar sind im Wesentlichen in dem Erlass an Michell (Nr. 7424) wiedergegeben.

260-4 Vergl. S. 150.

261-1 Vergl. S. 262.

261-2 Vergl. S. 222.

261-3 Sardinien war zur Zeit in Dresden unvertreten (Bericht Maltzahn's, Dresden 16. April).

261-4 Vergl. S. 192.