7568. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN. IN BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 13. Juni: „Votre Majesté sera déjà instruite de l'arrivée des deux courriers français et autrichien qui sont venus hier de Dresde, chargés de la communication du traité conclu entre les deux cours.408-4 Les deux ministres se sont rendus ce matin successivement chez moi, pour m'en faire part. Le marquis de Valory est venu le premier, et en me remettant la copie ci-jointe de la convention de neutralité et du traité défensif, dont la teneur est conforme à celle que le baron de Knyphausen a envoyée par la poste d'hier,408-5 il m'a dit que sa cour l'avait chargé par un ordre exprès de communiquer ce traité in extenso à Votre Majesté, et qu'on se flattait que Votre Majesté n'y verrait que le désir de la France pour la conservation de la paix et de la tranquillité de l'Europe et de l'Allemagne en particulier; il m'a ajouté que cette copie était exactement conforme à l'original et qu'il n'y avait ni article secret ni séparé au delà de ce qu'il venait de me communiquer, et il m'a donné en même temps à lire l'ordre qui lui a été adressé pour faire cette communication. Je n'y ai rien trouvé de remarquable, à l'exception de deux articles qui m'ont paru mériter l'attention de Votre Majesté. Dans le premier, il est dit que ce traité avait principalement en vue de suppléer à ce qui manquait aux mesures prises pour le maintien de la paix de l'Europe. Dans le second, il est enjoint au marquis de Valory de vivre dans la plus grande intimité et confiance avec le comte de Puebla, l'union entre les deux cours et l'amitié dont on venait de serrer les nœuds, ne pouvant être ni plus forte ni plus sincère. J'ai cru devoir éviter [toute réponse] jusqu'au moindre détail et prendre le tout ad referendum, et j'ai simplement répondu que je ne manquerais pas d'en faire dès aujourd'hui mon très humble rapport à Votre Majesté, et que je me ferais un plaisir de m'acquitter avec la même diligence des ordres que je recevrais<409> en conséquence. Le marquis de Valory m'a paru avoir dans toute cette conversation l'air d'un homme embarrassé de sa commission et mécontent du nouveau système que sa cour venait d'adopter; il a fini par me dire qu'il espérait que cette affaire ne porterait aucune atteinte à l'amitié qui subsistait entre Votre Majesté et le Roi son maître, qui était fondée sur des principes inaltérables, et que sa cour était résolue d'entretenir et de cultiver de son mieux. De mon côte, j'ai fait semblant de ne pas m'apercevoir de son embarras, et j'ai tâché de mettre dans notre discours toute l'indifférence et la gaieté qu'il pouvait comporter.

Le comte de Puebla est venu le moment d'après pour s'acquitter de la même commission, quoique simplement de bouche et sans me donner copie du traité. Il a cependant ajouté que cette alliance ne dérogeait en aucune manière aux engagements antérieurs et en particulier à ceux que l'Impératrice-Reine avait contractés avec Votre Majesté, et qu'elle était toujours intentionnée d'observer et de remplir avec la plus scrupuleuse exactitude. J'ai donné à ce ministre la même réponse que j'avais donnée au marquis de Valory.“

Häseler berichtet, Hamburg 11. Juni: „L'union maritime entre les cours de Suède et de Danemark n'est pas encore signée, mais on se flatte toujours qu'elle le sera incessamment.409-1 Ce n'est plus l'affaire en elle-même qui en arrête la conclusion, c'est celle du flottage409-2 qu'on voudrait terminer en même temps, et qui, à ce qu'on prétend, doit également ne plus rencontrer d'obstacles … On ne parle maintenant que du traité que la cour de France vient de conclure avec la cour de Vienne … Le grand-maréchal de Moltke m'a paru craindre qu'il ne résulte à la fin de toutes ces négociations un traité avec la Russie qui embrase encore l'Europe. Cette opinion ne m'a paru fondée que sur les démonstrations guerrières de la Russie. D'ailleurs, ce ministre est encore occupé d'une opinion assez singulière qu'il m'a déjà fait connaître à plusieurs reprises, et qui est également dans l'esprit du roi de Danemark et des principaux de sa cour, c'est que la première guerre en Allemagne pourrait bien être une guerre de religion. On prétend que les puissances catholiques forment une ligue, que la guerre s'allumera à l'occasion de la mort du landgrave de Hesse-Cassel409-3 et que la religion servira de prétexte aux vues qu'on pourrait avoir … Le baron de Bernstorff m'a donné à connaître que le sieur de Scheelen, natif de Mecklembourg, se trouvait arrêté de la part de Votre Majesté; qu'il ne doutait nullement que ce ne fût par sa faute, mais qu'il priait Votre Majesté de vouloir bien par un effet de Sa clémence le relâcher.“

Solms berichtet, Stockholm 4. Juni: „Le baron Hœpken a été deux fois cette semaine en conférence avec la petite députation secrète, mais il n'a rien transpiré de leurs délibérations. On juge qu'elles ont roulé sur les affaires avec le Danemark, dont le traité maritime traîne encore toujours à être perfectionné.“

Potsdam, 14. Juni 1756.

Zufolge Sr. Königl. Majestät allergnädigstem Befehl, und da Dieselbe auf dem Point stehen, gleich nach der Tafel von hier Dero Reise nach dem Magdeburgischen anzutreten, soll ich an Ew. Excellenz zur mündlichen allergnädigsten Resolution auf Dero gestrigen Bericht wegen der von dem Marquis de Valory gethanen Communication des zwischen Frankreich und Oesterreich geschlossenen Tractats und der von dem Grafen Puebla deshalb ausgerichteten Commission melden, wie Ew. Excellenz beiden Ministris in den ohngefährlichen Terminis ganz poliment von Sr. Königl. Majestät wegen antworten möchten, wie Sie vor die Communication danketen und sincèrement wünscheten, dass die<410> Partie, so sie genommen, sowohl zu ihrer Zufriedenheit als zur Conservation der Tranquillité von Europa, an welcher Se. Königl. Majestät allemal Part nähmen, ausschlagen möchte.

Es haben des Königs Majestät sonsten noch hinzugefüget, wie Sie von der Art, mit welcher Ew. Excellenz Sich in dieser Gelegenheit gegen beide Minister betragen hätten, sehr zufrieden gewesen, und übrigens man keine Curiosité blicken lassen müsste, um zu wissen, ob noch Articles secrets oder séparés zu dem Tractat quaestionis wären, weil solches doch nur vergebens sein und keiner etwas davon sagen, noch gestehen würde.

Im übrigen möchten Ew. Excellenz nachher den englischen Minister Mitchell den von M. de Valory communicirten Tractat (der deshalb hierbei zurück erfolget) lesen lassen, auch demselben die beiden Ministem darauf gegebene Antwort communiciren.

Eichel.

P. S.

Auch haben des Königs Majestät wegen einliegender Relation des Herrn von Häseler befohlen, dass Ew. Excellenz den Herrn Mitchell aus solcher dasjenige lesen lassen möchten, was ersterer wegen Besorgniss des Königs von Dänemark über einen Religionskrieg, der in Deutschland entstehen könnte, gemeldet hat, mit der Insinuation, dass, da der König von Dänemark sich dessen auf eine Art, die favorable zu sein schiene, expliciret habe, man vielleicht guten Gebrauch davon machen könne, ohneracht der besorgliche Cas noch nicht so nahe wäre, um von ihm Parti zu ziehen.

Hierbei haben des Königs Majestät zugleich befohlen, wie Ew. Excellenz aus denen schwedischen und dänischen Relationen den Herrn Mitchell auch dasjenige lesen lassen möchten, was die Union maritime zwischen Schweden und Dänemark anginge.

Dem Herrn von Häseler soll nach Sr. Königl. Majestät Intention auf erwähnten seinen Bericht geantwortet werden, wie er dem Bruit wegen eines besorgten Religionskrieges in Teutschland kein Démenti geben, sondern den dänischen Hof in der desfalls gefassten Appréhension lassen sollte. So wollen des Königs Majestät auch, dass demselben auf anliegendes Postscriptum wegen Intercession des Baron von Bernstorff vor den von Scheelen geantwortet werden solle, wie des letzteren Arrest gar wenig Zeit noch dauern würde, da die Sachen auf einen Vergleich stünden und das Raccommodement mit Mecklenburg schon so gut wie richtig wäre, alsdann alle bisher von daher im Arrest befindliche sogleich los sein würden. Wann aber der Herr von Häseler zugleich meldet, dass nach des Königs von Dänemark Retour nach Kopenhagen er auch nach Pyrmont abgegangen wäre, so weiss ich nicht, ob man den Herrn Feriet ad interim von dergleichen Commission<411> wird chargiren können, und muss solches Ew. Excellenz Gutfinden ganz gehorsamst überlassen.411-1

P. S. 2.

Noch haben mir des Königs Majestät an Ew. Excellenz zu melden exprès befohlen, dass aus denen bei dem Departement vorhandenen Actis wegen der schlesischen Commerciendifferenzien411-2 mit dem wienerschen Hofe ein summarischer Extract von allen denen Punkten, worüber man hiesigerseits mit den Oesterreichern streitig wäre, angefertiget und Deroselben, wenn Sie aus dem Magdeburgischen zurückgekommen wären, eingesandt werden sollte.

So wie des Königs Majestät Sich gegen Mich deshalb declarirten, so ist Dero Intention, von diesem Extract den Gebrauch zu machen, um solchen nach Engelland zu communiciren, und melde ich solches deshalb, damit dieser Extract ohnvorgreiflich darnach eingerichtet werden könne, auch vermuthlich französich wird ausgefertiget werden müssen. Ich bin übrigens der ohnvorgreiflichen Meinung, dass der Herr Kammergerichtspräsident von Fürst hierbei am besten würde mit adminiculiren können,411-3 da demselben alle Umstände davon ausführlich und umständlich bekannt seind. Welches jedoch Ew. Excellenz zur weiteren Einsicht überlassen muss.

Nach der Ausfertigung.



408-4 D. d. Versailles 1. Mai 1756.

408-5 Vergl. Nr. 7570.

409-1 Die Convention wurde am 12. Juli abgeschlossen.

409-2 Vergl. Bd. X, 184. 198. 199.

409-3 Vergl. S. 257. 289.

411-1 Die erwähnten Weisungen für Häseler sind dem Legationssecretär Feriet durch Ministerialerlass vom 19. Juni zugegangen.

411-2 Vergl. Bd. IX, 483; X, 533; XI, 482.

411-3 Vergl. Bd. XI, 386.