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Quant aux bruits absolument faux qui ont été débités à Vienne sur la marche des régiments de la garnison de Berlin, vous pouvez hardiment les démentir, n'étant point vrai qu'il y en ait bougé aucun, hormis le seul régiment de Würtemberg qui est marché en Poméranie.1

Federic.

Nach dem Concept.


7748. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

Potsdam, 24 juillet 1756.

J'ai reçu l'ordinaire dernier le rapport que vous m'avez fait du 11 de ce mois, et ne veux pas vous laisser ignorer qu'en conséquence d'un avis2 que je viens de recevoir, la cour de Vienne avait insisté formellement pendant sa négociation avec celle de Versailles sur le traité qu'elle a fait avec celle-ci, que la France s'engageât de ne point donner de secours ni à moi ni à la Porte Ottomane, quand les deux cours impériales entreraient en guerre avec eux, et que la cour de France y avait condescendu, quoiqu'avec beaucoup de peine.

Cette nouvelle me vient de très bonne main et de lieu si sûr que je ne saurais mettre aucun doute sur son authenticité, et elle m'éclaircit assez par rapport à la conduite que la France observera, quand la cour de Vienne m'attaquera conjointement avec la Russie; aussi le plan est arrêté entre les deux cours impériales de m'attaquer à la fois, et je sais qu'on l'aurait exécuté dès cette année-ci, mais qu'on a été obligé de le renvoyer jusqu'au printemps prochain, parceque le corps de troupes que la Russie a tenu dans la Livonie et la Courlande, ne va qu'à 53,000 hommes effectifs, qu'elle voudrait bien [porter] à 75 ou à 80,000 hommes, et parceque d'ailleurs la cour de Vienne a de son côté aussi encore bien des détails à régler pendant l'hiver, avant d'avoir ajusté le tout au point de pouvoir mettre son vaste projet en exécution.

Quant à moi, je verrai ce que j'aurai à faire de ma part dans ces occurences, pour ne pas être pris au dépourvu, et ce que ma sûreté demandera.

En attendant, vous emploierez tous vos soins pour suivre l'affaire ci-dessus mentionnée, afin de bien pénétrer jusqu'où elle se trouve fondée; car quoique l'avis, comme je vous l'ai dit, me soit venu d'un très bon canal, je souhaiterais cependant que vous l'approfondissiez plus encore et m'en fassiez votre rapport; car, pour vous le dire en passant, ce serait une chose très étrange, si la cour de France n'ouvrait pas les yeux sur la véritable intention en ceci de celle de Vienne, qui, as-



1 S. 5. 6.

2 Bericht Hellen's, Haag 16. Juli, nach einem Schreiben Swart's an Fagel, d. d. Petersburg 19. Juni. Vergl. Nr. 7749.