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7875. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Potsdam, 20. August 1756.

Einliegenden Extract aus einem von dem von Hellen im Haag heute früh über Hamburg eingekommenen Bericht habe auf allergnädigsten Befehl Sr. Königl. Majestät Ew. Excellenz zusenden und dabei melden sollen, wie Dieselbe solchen dem Herrn Mitchell sogleich communiciren möchten.

Eichel.

14 août 1756.

J'ose assurer Votre Majesté que je ne manque pas de me servir auprès des ministres de la République des arguments et des avis qu'Elle m'a fait la grâce de me fournir successivement, afin de les pousser à sortir de leur léthargie et de s'unir avec Votre Majesté et l'Angleterre. Mais si, d'un côté, je remarque que tout cela ne laisse pas de faire quelque impression sur les esprits de ceux à qui je puis jusqu'ici en parler, et qu'ils paraissent charmés d'avoir une si bonne ressource pour s'y accrocher en cas de besoin, et que cela les rassure beaucoup contre les menaces ultérieures que la France pourrait faire, et les empêchera peut-être de se jeter encore plus entre les bras de cette couronne, je dois avouer, d'un autre côté, que je vois clairement que je n'avancerai pas d'un pas avec ces gens-ci avec toutes mes insinuations, aussi longtemps qu'ils n'en font point un objet de délibération, qu'on ne soit absolument dans le cas de devoir opter entre l'un ou l'autre parti, et surtout que le ministre d'Angleterre ne peut pas travailler fortement à la même affaire et que cet État-ci n'est pas d'accord avec sa cour par rapport à la navigation et le commerce de ses sujets, objet qui lui tient fort à cœur et qui occupe uniquement les esprits dans le moment présent. Deux ou trois des plus gros marchands d'Amsterdam, ayant fait des contrats pour livrer à la France toutes sortes de munitions navales, voudraient que la République s'en tienne aux termes du traité de 1674.1 Le ministre d'Angleterre dit qu'il est impossible que sa cour puisse le souffrir et qu'il faudrait en venir à un arrangement ultérieur. Le gouvernement l'a forcé de présenter le mémoire2 contre l'avis de la Princesse Gouvernante. On l'a pris ad referendum, et l'on ne s'expliquera pas si tôt sur l'article du secours. Le Grand-Pensionnaire3 a séparé les matières, du consentement du sieur Yorke, à qui il promit de porter les États de Hollande à faire quelques représentations à l'Angleterre quant au commerce. Il les a fait délibérer en effet dans la dernière assemblée sur cette affaire. Il leur a fait prendre une résolution qu'il porta tout de suite aux Etats-Généraux, croyant que les députés y consentiraient sur le champ. Il n'y réussit point, il se pique, reprend la résolution et s'en va. Elle a été communiquée de nouveau cette semaine-ci à Leurs Hautes Puissances, cependant il n'y a rien de décidé là-dessus. Yorke est piqué de son côté que le Grand-Pensionnaire ne la lui a point communiquée et qu'il n'y a pas mis la clause qu'on lui en ferait donner copie pour son information. Il a trouvé moyen de la lire à la hâte. Il n'est nullement content de son contenu. On y remercie l'Angleterre du relâchement des vaisseaux,4 mais en même temps l'on demande aussi les chargements des autres qu'elle a fait acheter pour son compte. On y rappelle à tout moment le susdit traité, et il paraît qu'on ne veut guère s'en relâcher. On y autorise les amirautés d'entrer en besogne avec le Conseil-Comité, pour délibérer si on pourra trouver moyen de mettre en exécution une pétition de 1741 pour faire bâtir 25 vaisseaux de guerre. Le ministre d'Angleterre m'a dit en grande confidence qu'il travaille sous main que les Etats de Gueldre, d'Over-Yssel, de Groningue et de Frise ne consentent à ce dernier point qu'à condition que les



1 Vergl. S. 217. Nach diesem Vertrage sollten die genannten Artikel durch die neutrale Flagge gedeckt sein.

2 Vergl. S. 217.

3 Pieter Steyn.

4 Vergl. S. 99.