<248> soient pour cela. Ils se fondent toujours beaucoup sur le chancelier Bestushew, et quoiqu'ils conviennent qu'il a perdu de son crédit, ils croient en même temps que ses antagonistes n'en auront pas-assez pour que la Russie se jette entre les bras de la France, ce qui arriverait plus aisément, si Votre Majesté faisait une levée de bouclier présentement, au lieu qu'en différant une telle démarche et en poussant le temps à l'épaule, non seulement Sa Majesté Britannique aura celui de travailler en Russie, mais aussi de se fortifier elle-même en Allemagne … Les ministres sont d'ailleurs charmés de la façon généreuse de penser de Votre Majesté touchant les secours qu'Elle pourrait exiger de cette cour-ci dans le moment présent; ils sentent bien qu'ils ne seraient pas en état de Lui en fournir de plus efficaces que par l'envoi d'une escadre dans la Baltique,1 aussi m'y paraissent-ils résolus, et ils commencent déjà à prendre des arrangements pour cet effet, malgré le besoin qu'ils ont ailleurs de toute leur flotte. Mais cependant l'envoi d'une escadre dans la mer Baltique leur devient d'autant plus nécessaire qu'outre le premier objet en faveur de Votre Majesté, cela contiendra peut-être un peu les cours du Nord, dont l'on sait que les escadres sont en mer.2 Quoi qu'il en soit, l'on me paraît tous les jours plus résolu de faire tout ce que l'on pourra pour soutenir Votre Majesté, mais les ministres, et entre autres le duc de Newcastle, ne m'ont pas caché que le Roi leur maître souhaiterait beaucoup qu'il plût à Votre Majesté de fixer à tout évènement le nombre des troupes qu'Elle pourrait fournir pour couvrir l'Électorat.3 Ce ministre sent bien que le raisonnement que Votre Majesté a tenu au sieur Mitchell,4 et ce que je lui ai dit là-dessus, est fondé; mais comme il ne croit pas que Votre Majesté ait rien à craindre dans le moment présent de la Russie, et que tous les arrangements que Sa Majesté Britannique prend pour fortifier son armée en Allemagne, ne sont pas encore prêts, ce serait, à ce qu'il m'a dit, une grande satisfaction pour le Roi son maître et un grand article vis-à-vis de la nation en faveur de Votre Majesté, si Elle voulait bien donner des assurances positives là-dessus, parcequ'alors, m'a-t-il ajouté, rien ne serait épargné dans la suite pour Lui en témoigner toutes sortes de reconnaissances et de secours de la part de cette cour-ci. La raison qu'il m'a encore donnée pour prier Votre Majesté de S'expliquer catégoriquement là-dessus, c'est qu'il appréhendait que, si les Etats d'Hanovre se trouvent d'abord trop à découvert, cela n'engage la France à frapper un coup de ce côté-là qui ébranlerait tout le système que l'on suit, et serait peut-être très pernicieux à la querelle que l'Angleterre a présentement avec elle.“

Michell berichtet, London 10. August: „L'on est ici rempli d'admiration de voir toutes les précautions que Votre Majesté prend pour empêcher que Ses ennemis ne cherchent à La faire passer injustement pour agresseur,5 et l'on continue de convenir qu'Elle a toutes les raisons du monde pour croire qu'ils ont de mauvais desseins contre Elle, et que Votre Majesté n'est point du tout à blâmer de tâcher à les prévenir plutôt que d'attendre tranquillement qu'ils les mettent en exécution. Mais, en ceci, il n'est question que de la cour de Vienne, car, pour ce qui regarde la Russie, on se persuade tous les jours plus qu'elle n'a encore ni le dessein, ni n'est en état de rien entreprendre contre Votre Majesté de toute cette année; l'on se persuade même toujours, que, par la façon dont les choses commencent à tourner à la cour de Pétersbourg, et par l'attention que cette cour-là prend actuellement aux affaires de Suède, il sera plus difficile que jamais aux antagonistes du chancelier Bestushew de porter l'Impératrice à se prêter aux vues des cours de Vienne et de Versailles.“

Michell berichtet, London 10. August, abermals über das wiederholte Ersuchen der englischen Minister, der König von Preussen möge die Zahl der eventuellen Hülfsiruppen für Hannover fixiren.



1 Vergl. S. 101. 102.

2 Vergl. Bd. XII, 502.

3 Vergl. S. 219. 241. 243. 256.

4 Vergl. S. 102.

5 Vergl. Nr. 7722; auch 7795.