<307> mettre encore mieux au fait de tous les mauvais procédés que la cour de Saxe, et principalement son premier ministre, le comte de Brühl, a tenus à mon égard, et des intrigues les plus noires qu'il a jouées contre moi, je vous communique ci-clos un extrait en raccourci de différentes dépêches qu'il a faites aux ministres saxons en différentes cours, que je vous assure si authentiques que je saurais les mettre au jour devant qui que ce soit, et que je voudrais faire imprimer toutes in extenso pour mettre aux yeux de tout le monde des choses bien plus étranges encore que celles que cet extrait comprend, si le ménagement pour le roi de Pologne ne m'en retenait; ce qui cependant saurait se faire encore, pourvu qu'on m'y presse.

Vous communiquerez cet extrait à M. de Rouillé, en l'assurant de son authenticité, que j'étais toujours à même de prouver, pour le faire réfléchir lui-même sur ce [que] j'avais à attendre dans ma situation présente d'un ministre tout-puissant sur l'esprit de son maître, surtout en me rappelant la conduite que la cour de Saxe tenait l'année 1744, où elle joignit ses forces aux Autrichiens en Bohême,1 et l'année 1745, où elle invita les troupes de la Reine-Impératrice à traverser la Saxe pour attaquer l'électorat de Brandebourg.2

Et, comme ce ministre agit toujours sur les mêmes principes, la prudence ne m'obligeait-elle pas, dans les circonstances présentes où je me trouve vis-à-vis de la reine de Hongrie, de veiller sur la sûreté de mes États et de désarmer un ennemi qui n'attend que l'occasion de m'enfoncer le poignard au cœur, quand mes autres ennemis m'arrêteront pour le lui laisser faire à loisir, afin de le mettre dans l'impuissance de nuir à moi et à mes États pendant le cours de la présente guerre?

Au surplus, il vous sera permis de donner une copie de cet extrait à M. de Rouillé.

Au reste,3 je vous adresse ci-clos un extrait fidèle de différentes dépêches du comte de Brühl qui ont servi d'instructions aux ministres saxons aux cours étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.

Extrait.

L'on n'impute rien au ministre de Saxe, comte de Brühl, que ce qu'on est en état de prouver par des pièces authentiques.

Dès qu'il fut instruit de la conclusion du traité de Pétersbourg, il écrivit au général Arnim, alors ministre de Saxe en Russie, du 19 février 1750 :

„Le Roi est prêt d'accéder au traité de Pétersbourg,4 y compris les articles secrets; il demande seulement que le roi d'Angleterre, comme“




1 Vergl. Bd. III, 302. 303.

2 Vergl. Bd. IV, 337.

3 Dieser letzte Abschnitt au clair.

4 Vergl. Bd. VII, 432.