<486> par le Pashcopolo, l'autre par le chemin que son avant-garde avait tenu. De Türmitz il marcha avec son avant-garde sur Wellemin, où il arriva le soir une heure avant le coucher du soleil. Il y vit l'armée autrichienne, la droite appuyée à Lobositz, la gauche vers l'Égre. Le Roi occupa lui-même le soir avec 6 bataillons une trouée et des hauteurs qui dominent Lobositz, et dont il résolut de se servir le lendemain pour déboucher sur eux. La nuit l'armée arriva à Wellemin, où le Roi se contenta de former ses bataillons les uns derrière les autres et les escadrons de même.

Dès la petite pointe du jour du 1er octobre, il prit avec lui les principaux généraux et leur montra le terrain du débouché qu'il voulait occuper avec son armée, savoir: l'infanterie en première ligne occupant deux hautes montagnes et un fond qui est entre deux, quelques bataillons en seconde ligne et toute la cavalerie en troisième. Il fit toute la diligence possible pour bien appuyer ses ailes sur ces hauteurs; l'infanterie de la droite gagna son poste, et il prit toutes ses précautions pour la bien assurer. Sa gauche en se formant entra d'abord dans un engagement avec les pandours et les grenadiers de l'ennemi postés dans un enclos de vignes fermé par des murailles de pierre.

Nous avançâmes de cette façon jusqu'à l'endroit où les montagnes versent vers l'ennemi, où nous vîmes la ville de Lobositz garnie par un gros corps d'infanterie, une grosse batterie de 12 pièces de canons devant et la cavalerie formée en échiquier et en ligne entre Lobositz et le village de Sullowitz. Le brouillard était épais et tout ce que l'on pouvait distinguer, était une espèce d'arrière-garde de l'ennemi, qui ne demandait d'être attaquée que pour se replier sur ses derrières. Le Roi envoya pour les reconnaître, et tous les rapports étaient conformes à ce qu'on en avait jugé.

Après donc qu'il trouva ses bataillons placés dans cette trouée, comme il le croyait convenable, il crut qu'il ne s'agissait plus que de faire rebrousser cette cavalerie qui était devant lui. Sur cela, il fit déboucher la sienne, qui attaqua celle de l'ennemi. Le feu du canon ennemi l'obligea de revenir se reformer sous la protection de notre infanterie, elle donna une seconde fois; un feu de 60 canons dans ses deux flancs ne l'empêcha pas de battre totalement toute la cavalerie autrichienne. Après cette charge, le Roi la replaça sur la montagne derrière son infanterie, où il la rangea.

La canonnade cependant ne discontinuait pas, et l'ennemi fit tous les efforts possibles pour tourner la gauche d'infanterie. Le Roi sentit le besoin de la soutenir et fit faire [un tour] à gauche aux bataillons de la première ligne, les bataillons de la seconde remplirent les intervalles occasionnés par là. Il fit une seconde ligne de sa cavalerie, qui soutenait son infanterie; en même temps toute sa gauche d'infanterie, marchant par des échelons, fit un quart de conversion, prit la ville