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8168. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 2. October, der Marquis Valory habe über Festhaltung eines Couriers des Grafen Broglie1 bei ihnen Klage geführt und das anliegende Memoire übergeben.

„Nous devons rendre à ce ministre la justice qu'il s'est acquitté de cette commission en termes fort modérés et en nous témoignant qu'il aurait désiré que sa cour eût fait passer ces plaintes par le canal du baron de Knyphausen, et qu'étant attaché aux intérêts de Votre Majesté par inclination et par reconnaissance, il ne pouvait qu'être affecté de se trouver chargé d'ordres pareils et surtout de voir l'état où les choses en étaient actuellement entre deux cours qui étaient faites, disait-il, pour être toujours unies.

Nous n'avons pas manqué de répondre à ce ministre en conformité de ce que nous avons écrit au baron de Knyphausen2 du premier moment que nous avons été informés de cet incident, savoir que ce courrier avait dit vouloir aller à Prague, et que ces sortes de passages d'une armée à l'autre ne se permettaient jamais en temps de guerre; que ses dépêches avaient d'ailleurs été renvoyées au comte de Broglie sur-le-champ, et sans qu'on y eût touché le moins du monde; que Votre Majesté lui en avait fait faire un compliment dès le lendemain par le sieur de Maltzahn et que, sans avoir aucun dessein de manquer par là à la cour de France, Votre Majesté n'avait fait que ce que la prudence et le droit de la guerre autorisaient en pareil cas. Mais, le marquis de Valory nous ayant déclaré qu'il avait des ordres exprès de demander au nom et de la part du Roi son maître une satisfaction prompte et convenable sur ce qui s'était passé à ce sujet, nous avons cru devoir envoyer très humblement à Votre Majesté in extenso le mémoire ci-joint que ce ministre nous a remis à cette occasion, et cela d'autant plus que nous avons lieu de soupçonner que la cour de France pourrait vouloir faire servir la réponse plus ou moins obligeante de Votre Majesté à colorer le rappel de son ministre, dont le baron de Knyphausen a déjà fait mention,3 et pour interrompre peut-être toute correspondance entre les deux cours.“

Mémoire.

Berlin, 29 septembre 1756.

Le marquis de Valory, ministre plénipotentiaire de Sa Majesté Très Chrétienne auprès de Sa Majesté le roi de Prusse, par le retour du courrier qu'il a dépêché le 28 août dernier, a reçu l'ordre du Roi son maître de représenter de la manière la plus forte la surprise où il est de l'infraction manifeste faite aux droits des gens et aux lois les plus en usage et les mieux établies parmi les nations civilisées, par l'arrêt d'un courrier que le comte de Broglie, son ambassadeur près Sa Majesté le roi de Pologne, lui dépêchait le 7 de ce présent mois de septembre 1756. Ledit courrier ayant été reconduit à Dresde, ses dépêches arrêtées pendant l'espace de 24 heures dans des mains étrangères — quoique cet évènement ait pu être produit par un malentendu des ordres généraux que Sa Majesté Prussienne ait donnés —, l'Ambassadeur peut et doit en exiger une réparation.

Mais ce qui est contre toute prévoyance, et dont Sa Majesté Très Chrétienne doit se sentir blessée au vif, est l'empêchement que Sa Majesté le roi de Prusse met aux fonctions de la charge de son ambassadeur auprès de Sa Majesté Polonaise, en le privant de la liberté de communiquer avec le Prince auprès duquel il a sa mission, en ne lui laissant que le choix de demeurer bloqué dans le camp du roi de Pologne ou dans la résidence de la famille royale. Cette alternative interdit toute fonction de son ministère, surtout dans une occasion des plus intéressantes pour le Roi son maître, qui est d'avoir des nouvelles de la santé de Sa Majesté Polonaise dans des circonstances aussi critiques et d'en donner à Madame la Dauphine.



1 Vergl. S. 362.

2 D. d. Berlin 14. September.

3 Vergl. S. 435.