<584>buser celle à qui elle voudrait inspirer des sentiments de haine et de jalousie par des calomnies les plus noires, fait jouer tous les ressorts pour en être quitte. Que ce qui était arrivé autrefois avec mes ministres à Pétersbourg,1 en était une preuve parlante, qui à peine s'en furent retournés qu'on avait controuvé mille calomnies et mensonges pour me brouiller sans retour avec la cour de Russie.

Que j'en avertissais lui, M. de Valory, que la même chose arriverait en France et que, dès qu'il n'y aurait plus personne à sa cour pour l'en désabuser, les Autrichiens avec leur clique ne manqueraient pas de débiter effrontément mille mensonges et calomnies sur mon sujet, comme aussi de m'imputer toutes sortes de complots et de desseins controuvés que j'aurais conçus contre la France, afin de nous rendre ennemis irréconciliables. Que je le priais de s'en souvenir, quand cela arriverait, mais que je le priais également de n'y vouloir jamais ajouter aucune foi, et de vouloir apprécier plutôt toutes ces choses controuvées à leur juste valeur, en quoi il me rendrait toujours justice. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


8267. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Nedlitz, 30 octobre 1756.

Vos deux dépêches du 19 et du 22 de ce mois m'ont été bien rendues. Quoique j'aie été véritablement charmé d'apprendre que le gouvernement et la nation hollandaise continuent toujours à envisager mes intérêts et la justice de ma cause sous un point de vue aussi favorable que vous me le marquez par vos dépêches susmentionnées, il serait cependant fort à souhaiter dans les conjonctures présentes que les régents de la République prissent l'éveil sur les grands complots que la cour de Vienne ourdit, à l'heure qu'il est, partout contre moi et par là en même temps contre la cause commune et les libertés de l'Allemagne, il serait à souhaiter, dis-je, qu'ils pensassent à des moyens efficaces pour s'y opposer, et qu'ils voulussent augmenter à cet effet leurs troupes encore pendant l'hiver, qui y fournirait le temps nécessaire. Vous aurez donc soin de faire vos insinuations en conformité de ce que dessus, partout où vous le croirez convenir, et vous le ferez d'une manière efficace en représentant l'éminentissime danger que la République courait pour ses propres intérêts dans la crise actuelle des choses.

Pour ce qui concerne les différends entre l'Angleterre et la Hollande, je n'ai pas manqué de continuer mes représentations à cet égard au ministre anglais à ma cour, le sieur Mitchell,2 et je suis à



1 Vergl. Bd. V, 582; VIII, 164—166. 168.

2 Vergl. S. 577.