<88> guerre contre moi. Je ne saurais pas vous dire cela avec certitude, mais ce sont d'une part des soupçons de ma part qui me paraissent fort vraisemblables, et de l'autre part j'en suis averti de différents lieux, de sorte que, quand même cela ne parviendra à la réalité, il ne faut pas douter que cela n'ait été le dessein de la cour de Vienne. Ce dont j'ai bien voulu vous avertir, afin de vous mettre sur la voie de vous y orienter et de me mander ce que vous en aurez découvert. En attendant, quand la France verra arriver ce que je prédis ici, je ne doute pas qu'elle n'ouvre les yeux sur son égarement, mais cela sera alors trop tard.

Pour ce qui regarde les affaires touchant la négociation de la France en Russie,1 vous me rendrez un service essentiel en continuant de me marquer tout ce qui en parviendra à votre connaissance.

Au surplus, je crois que plus Madame de Pompadour et ceux qui lui sont dévoués, auront du crédit, moins il y aura de l'apparence que je saurais me rapatrier avec la France, à moins qu'il n'arrive que celleci se brouille tout-à-fait avec l'Autriche.

Federic.

Nach dem Concept.


7718. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 17 juillet 1756.

J'ai reçu votre dépêche du 6 de ce mois, de même que toutes celles2 que vous m'avez faites sur l'affaire du dernier complot découvert à Stockholm. J'ai été très fâché de ce mauvais accident, et personne que vous ne sait mieux combien j'ai déhorté la cour de Suède de toute violence, et combien j'ai prêché au contraire la modération, la douceur et la réconciliation avec le Sénat.3 En attendant, j'ai été bien aise que le Roi et la Reine se soient tirés encore assez bien de cette malheureuse affaire,4 et je souhaite d'apprendre par vous comment la Reine s'est gouvernée dans ce fâcheux évènement, et sa façon de penser et sa conduite après la catastrophe.

Wrangel est arrivé à Berlin, il y a peu de jours;5 mais il en partira bientôt pour aller autre part.

Au surplus, le chiffre avec la Reine n'existant plus,6 il n'y a plus moyen de continuer la correspondance confidente.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. den Auszug aus dem Knyphausen'schen Berichte vom 7. Juli in Nr. 7702.

2 Stockholm 29. Juni und 2. Juli. Vergl. unter Nr. 7687.

3 Vergl. S. 9. 10; Bd. XII, 514.

4 Vergl. S. 69.

5 Vergl. S. 75 und Nr. 7719.

6 Solms hatte, Stockholm 6. Juli, berichtet, dass die Königin es für gerathen erachtet habe, die Chiffren zu verbrennen.