7722. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 10. Juli:90-1 „Lorsque je combine les entretiens fréquents du vicomte d'Aubeterre avec le comte Kaunitz, je me confirme de plus en plus dans l'idée qu'il y a quelque engagement secret entre les deux cours au préjudice de Votre Majesté relativement à la Silésie, qui ne pourrait guère consister qu'en ce que la France épaulât cette cour-ci pour en faciliter l'acquisition par une diversion. Je me rappelle toujours ce qui est échappé au vicomte d'Aubeterre, et dont j'ai rendu compte, au moment presque de la convention entre Votre Majesté et Sa Majesté Britannique, savoir qu'il faudrait une bonne armée française sur le Rhin. Malgré tous les préparatifs de guerre que je vois, je ne puis assez m'étonner avec combien d'affectation on veut, et même dans quelques bons lieux, répandre dans le public les sentiments pacifiques où l'on est, et insinuer que c'est la précaution qui exige toutes ces démonstrations guerrières contre Votre Majesté, qui actuellement avait fait marquer quatre camps en Silésie, et qui allaient être formés. La politique d'ici a pour objet de faire passer Votre Majesté pour agresseur, afin de pouvoir réclamer l'assistance des alliés. Pour rendre la chose plus vraisemblable, on ajoute que tout le monde savait qu'on ne se trouvait pas en finances, pour commencer une guerre; que la prudence cependant exigeait de tâcher à se couvrir. Il est vrai qu'on ne connaît pas d'autres fonds que d'excessives taxes, que la caisse de l'Empereur, et d'entamer la banque, et ce sont des ressources qui pourraient, au cas d'un revers, entraîner la ruine de l'État pour longtemps; cependant, trouvant les circonstances si favorables qu'elles le sont, si la Russie et la France lui restent attachées, on risquera, ie crois, tout.“

Potsdam, 18 juillet 1756.

Vous demanderez une audience particulière de l'Impératrice et, quand vous y serez admis, après les compliments ordinaires, vous lui direz en mon nom qu'apprenant de beaucoup d'endroits les mouvements que ses troupes faisaient en Bohême et en Moravie, et le nombre des régiments qui s'y rendaient,90-2 je demandais à l'Impératrice si cet armement se faisait à dessein de m'attaquer.

Si elle vous répond que c'était à l'exemple des mouvements que j'avais fait faire à mes troupes, vous lui direz qu'il vous paraissait que les cas étaient tout différents, qu'il vous était connu que j'avais fait<91> filer des troupes en Poméranie,91-1 pour91-2 couvrir la Prusse contre les mauvais desseins que pourraient avoir les Russes, qui ont assemblé 70,000 hommes sur cette frontière, mais que rien n'avait remué sur ses frontières de Silésie,91-3 ni qu'aucune de mes dispositions n'était de nature à lui donner91-4 de l'ombrage.

Si elle vous répond que chacun était maître de faire chez soi ce qu'il veut, tenez-le vous pour dit et contentez-vous de sa réponse.

Si elle vous dit qu'elle faisait assembler des camps en Bohême et en Moravie comme toutes les années, faites-lui remarquer la différence du nombre des troupes, des magasins, des préparatifs de guerre, et demandez-lui si c'était là toute la réponse qu'elle avait à vous donner.91-5

Federic.

Nach dem mit einer Abschrift des Erlasses in den Ministerialacten übereinstimmenden, vom König eigenhändig umgestalteten zweiten Entwurf (Redaction 3). 91-6



90-1 Praes. 17. Juli.

90-2 Vergl. S. 38. 80—82.

91-1 Vergl. S. 5.

91-2 Die folgenden Worte bis „frontiere“ fehlen in einem zu Grunde liegenden ersten eigenhändigen Entwurf.

91-3 „De Silésie“ fehlt in dem ersten Entwurf.

91-4 Im ersten Entwurf „dispositions ne lui avait pu donner“ .

91-5 Im ersten eigenhändigen Entwurf folgt am Schluss noch der folgende Passus:
     „Si elle vous parle de l'affaire de Mecklembourg ou des bisbilles que nous avons touchant le commerce et cent autres choses sur nos frontières, prenez le tout ad refeeendum et dépêchez votre courrier.
     Vous rendrez, après votre audience, compte au sieur Keith de ce qui s'y est passé, et vous tâcherez d'en semer la nouvelle dans toute la ville, à moins que l'Impératrice ne vous recommande expressément le secret.“ In einem nach dem ersten eigenhändigen Entwurf aufgesetzten Concept des Cabinetssecretärs folgt nach den obigen Worten noch die Weisung: Observez, au reste, qu'en chiffrant la dépêche que vous me ferez là-dessus, vous ne mettrez pas en chiffres, mais à clair la réponse que cette Princesse vous a donnée, pour ne pas exposer votre chiffre. Et, sur ce etc.“ Eichel schreibt ferner: „L'Impératrice-Reine“ (Zeile 1 des Textes); „direz en mon nom, quoique modestement et avec toute la décence convenable“ (Z. 3); „direz convenablement“ (Z. 8); „tenez-vous le“ (Z. 16); „vous vous rendrez, après votre audience, conter au sieur Keith de ce qui“ (Anm. 5 Z. 6).

91-6 Der Abdruck dieses Erlasses bei Schäfer (Gesch. des siebenjähr. Krieges I) 629) ist in verschiedener Hinsicht unrichtig. Nicht nach dem endgültigen verkürzten Entwurf (Redaction 3), sondern nach dem Concept Eichel's (Redaction 2) ist der Abdruck erfolgt; daher Schäfer's falsche Behauptung, der von Valory (Schäfer citirt: mémoires des négociations I, 129 statt II, 128—129) gegebene — völlig correcte — Text bilde nur einen Auszug [Valory nur „le cas était“ statt „les cas étaient“ (Z. 9 des Textes)]. Doch auch das Eichel'sche Concept ist bei Schäfer nicht ganz fehlerlos gegeben, indem Schäfer „lui aurait pu donner“ (Anm. 4) und „c'était toute la réponse“ (Z. 20 des Textes) schreibt, ausserdem die Worte: „Observez au reste“ bis „votre chiffre“ ganz fortlässt.