7785. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Schreiben der Königin von Schweden [Stockholm, juillet 1756]:154-3 „Mon très cher Frère. J'ai reçu deux de vos lettres154-4 que je ne suis plus en état de lire, ayant brûlé tous mes papiers et le chiffre,154-5 de façon que je ne puis point vous répondre sur leur contenu; tout ce que j'ai à vous demander, c'est de ne pas porter un jugement sur les affaires d'ici. Je ne puis rien confier à ta plume, mais souvenez-vous, je vous prie, de ce que le comte Solms vous a écrit, il y a quelques semaines, de ma part, que je ne craignais rien plus qu'une révolution dans le moment présent. Ma situation est affreuse et ne peut se décrire. Dieu sait à quoi tout ceci aboutira. Conservez-moi votre amitié et croyez-moi toujours tout à vous. Votre très dévouée sœur

Ulrique.“

[Potsdam, 31 juillet 1756.]

J'ai gémi en apprenant toutes les nouvelles qui sont venues de Suède.154-6 Vous voyez bien que la force ne réussit pas toujours. Pour Dieu, pour l'amour de vous-même, contraignez-vous, et ne témoignez point d'humeur à vos ennemis. Dans la situation où vous êtes, il<155> n'y a de parti à prendre, que celui de se taire et de souffrir. Je ne saurais vous assister. La situation où je me trouve est très critique, et je serai forcé de prévenir mes ennemis,155-1 pour n'en pas devenir la victime. Wrangel m'a parlé;155-2 je l'ai trouvé fort évaporé. Il m'a dit tout ce qu'il savait et peut-être davantage. Il n'a pas voulu rester ici. Il prétend que vous avez hâté l'exécution de choses qui n'étaient pas mûres. Je souhaiterais bien que vous ne fussiez pas mêlée dans toutes les affaires d'à présent. Je le désirerais, si cela était possible; mais le moyen de le croire? Enfin, vous l'avez voulu, et vous me rendrez au moins la justice d'avouer dans le fond de votre cœur que je vous ai constamment déconseillé toute violence. Il n'y a que le temps qui puisse réparer le passé, et une conduite fort mesurée de la part de la cour; je vous prie d'y penser pour votre conservation et celle de vos enfants, à laquelle je prendrai toujours part, en fidèle frère.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig; mit der Weisung „Ma sœur de Suède. En chiffres.“



154-3 Vergl. S. 144.

154-4 Nr. 7645; Bd. XII, Nr. 7614.

154-5 Vergl. S. 88.

154-6 Vergl. S. 28. 56.

155-1 Vergl. S. 113.

155-2 Vergl. S. 75.