7934. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 27 août 1756,

Vous parlerez au ministre saxon, le sieur de Bülow, pour lui dire de bouche de ma part que, la situation présente de mes affaires et les procédés injustes de la cour de Vienne et les desseins dangereux qu'elle manifestait, sans vouloir entrer en aucune explication raisonnable, m'ayant forcé d'en venir à des extrémités avec elle, quoi que j'aie pu faire pour éviter tout ce qui saurait troubler la tranquillité publique, et, m'étant vu par une suite naturelle obligé de faire marcher un corps d'armée par la Saxe, j'en avais fait part à sa cour,305-3 et que, quant à lui, je voulais bien l'assurer que c'était une fâcheuse nécessité qui m'avait obligé de prendre le passage par les États du Roi son maître, pour prendre mes précautions de manière à ne pas retomber dans la situation où la cour de Saxe m'avait mis pendant les années 1744 et 1745. Que, malgré cela, on aurait tous les ménagements que les circonstances permettraient pour les États du Roi son maître; que mes troupes se conduiraient avec ordre et discipline, et que, du reste, on<306> aurait toutes les considérations imaginables pour la personne de Sa Majesté Polonaise et pour sa famille que le malheur du temps et ma propre sûreté sauraient permettre; qu'il dépendrait de lui, sieur de Bülow, de rester à son poste à Berlin, où on aurait pour lui tous les égards dus à son caractère, n'y ayant point de guerre entre moi et Sa Majesté Polonaise, et qu'il saurait être persuadé que je continuerais d'avoir toujours pour lui, sieur de Biilow, les mêmes sentiments d'estime. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

P. S.

Je vous fais remettre ci-jointe la spécification des chevaux dont le roi de Pologne aura besoin pour son voyage de Varsovie,306-1 que le comte Brühl a remise au sieur de Maltzahn à Dresde, en y ajoutant qu'on aurait peut-être besoin d'une dizaine de chevaux de plus à chaque poste.

Mon intention est que vous ayez soin d'arranger tout ce qu'il faut, sans perte de temps, en conséquence de la réquisition, en déclarant en même temps au sieur de Biilow que les circonstances d'à présent n'apporteraient aucun obstacle à ce que Sa Majesté Polonaise ne dût prendre sa route par la Silésie, pour se rendre en Pologne, d'autant moins qu'on observerait scrupuleusement en tous points les égards dus à Sa Majesté.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 28. August 1756 umb 1 Uhr Morgens).



305-3 Vergl. Nr. 7915.

306-1 Vergl. S. 219. 220.