8042. AU ROI DE POLOGNE A STRUPPEN.

Schreiben des Königs von Polen, Struppen 15. September: „Monsieur mon Frère. Je voudrais pour tout au monde pouvoir entrer dans les vues de Votre Majesté. Monsieur le lieutenant-général de Winterfeldt394-1 me les a expliquées, et elles<395> auraient gagné à passer par sa bouche, s'il m'était possible de souscrire à ce que Votre Majesté désire de moi. Ledit général aura rendu un compte fidèle à Votre Majesté des raisons solides que je lui ai dites, et qui m'en empêchent. Elles doivent prouver à Votre Majesté ma façon de penser, et combien ma parole royale est inviolable. Votre Majesté peut, par conséquent, compter avec la même certitude sur l'accomplissement scrupuleux de tout ce que je Lui promettrai. Comment puis-je tourner mes armes contre une Princesse qui ne m'en a donné aucun sujet, et à laquelle je devrais, au contraire, en vertu d'une ancienne alliance défensive,395-1 connue à Votre Majesté, fournir un secours de 6,000 hommes, n'était-ce que le cas de l'agression devient douteux dans la guerre présente, ainsi qu'il n'en sera aussi nullement question. Je me suis, dès les premières apparences de cette guerre, fermement proposé de n'y prendre aucune part, et c'est à cause de cela que j'ai récusé toutes les propositions qui m'ont été faites. Aussi n'ai-je, lorsque l'armée de Votre Majesté était déjà entrée en Saxe, ni voulu faire marcher la mienne en Bohême, ni consentir qu'il vienne des troupes autrichiennes renforcer les miennes, persuadé que j'étais que je n'avais rien à appréhender, n'étant mêlé, ni ne voulant me mêler en rien.

Comme je ne me départirai point de ces sentiments qu'au fond Votre Majesté ne saurait désapprouver, je me flatte qu'Elle voudra bien agréer les offres que je Lui ai déjà faites par ma lettre du 12, ou me faire faire Elle-même d'autres propositions qui puissent tranquilliser Votre Majesté sur l'objet de mes troupes dont Elle ne doit en aucune façon avoir à craindre. Je Lui envoie à cet effet mon général de cavalerie, le baron d'Arnim. Un accommodement sur ce point servira en même temps d'acheminement à l'établissement d'une sincère et bonne union entre deux pays voisins, qui en effet ne sauraient se passer les uns des autres, et dont le véritable avantage est d'être unis. Il y a longtemps que je désire une telle union, et j'y apporterai de mon côté toutes les facilités possibles, étant avec les sentiments les plus parfaits de considération et d'amitié, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Auguste Roi.“

Sedlitz, 15 septembre 1756.

Monsieur mon Frère. J'ai reçu la lettre que Votre Majesté a eu la bonté de m'écrire par Son général d'Arnim. Je lui ai parlé sur tous les points qui regardent sa commission,395-2 et je m'en suis expliqué dans le sens que le général de Winterfeldt aura eu l'honneur d'expliquer à Votre Majesté. Je suis bien fâché de ne pouvoir pousser la complaisance plus loin; mais, après ce que je viens de répéter au général d'Arnim, il ne me reste autre chose à dire que d'assurer Votre Majesté de l'estime et de la considération avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hauptstaatsaichiv zu Dresden. Das Concept eigenhändig.

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394-1 Vergl. S. 388.

395-1 Bündniss von Wien vom 20. December 1743; vergl. Bd. II, 497.

395-2 Der Bericht Arnim's über die Audienz bei dem Könige von Preussen am 15. September ist gedruckt: (Vitzthum), Die Geheimnisse des sächsischen Cabinets, Stuttgart 1866, Bd. II, S. 93—103,